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Fin des plombages

Caries : un candidat vaccin prometteur

Par Jonathan Herchkovitch

La première génération de vaccin provoquait des réactions inflammatoires. La nouvelle version corrige ce défaut, ouvrant des perspectives de commercialisation.

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Deux à trois fois par jour, pendant deux à trois minutes… Au total, nous passons entre trois et six mois de notre vie à nous brosser les dents ! Le résultat ? Entre 60 et 90 % des enfants, et presque la totalité des adultes, ont des caries. L’investissement est décevant

Mais des chercheurs de l’Institut de virologie de l’Académie chinoise des sciences vont peut-être nous redonner le sourire pour apprécier ce rituel quotidien. Ils sont en effet sur la piste d’un vaccin contre les caries. Les résultats obtenus sur la souris sont intéressants : il permettrait de réduire le risque de développer une carie de 64 %, d’après leur étude, qu’ils publient dans la revue Scientific Reports.

Version 2.0

Le vaccin, nommé KFD2-rPAc, s’attaque à l’une des principales bactéries responsables de l’attaque mondiale sur les dents : Streptococcus mutans. Celle-ci transforme le sucre en acide lactique, qui attaque l’émail dentaire, laissant ainsi les dents exposées. Elle produit également un biofilm qui recouvre les dents, et permet à des colonies de se développer et d’attaquer en toute tranquillité les quenottes.

Le vaccin développé par l'équipe chinoise a été conçu pour provoquer une immunité contre Streptococcus mutans. Les chercheurs chinois n’en sont pas à leur premier essai. Une première version du vaccin avait montré une certaine efficacité, mais aussi des effets secondaires. Un anticorps créé par le vaccin provoquait des inflammations.

Un bénéfice sur la santé

Pour réduire ces effets indésirables, ils ont modifié la protéine créée pour provoquer l’immunité, afin afin de limiter les réactions inflammatoires. Et le procédé semble fonctionner. Sans diminuer le pouvoir prophylactique contre la bactérie ciblée, le nouveau vaccin provoque dix fois moins de réactions inflammatoires.

« Ces avantages font de KFD2-rPAc un candidat vaccin prometteur contre les caries », se réjouissent les chercheurs dans un communiqué. Il serait notamment intéressant pour des personnes habitant des contrées reculées, et qui n’ont que rarement l’occasion de consulter un dentiste.

Dans le monde, 30 % des personnes âgées de 65 à 74 ans n’ont pas de dents naturelles. Pour beaucoup, ils n’ont tout simplement plus de dents. Or la santé bucco-dentaire est très fortement liée à la santé générale, notamment sur la santé cardiovasculaire. Un vaccin contre les caries apporterait donc un réel bénéfice en matière de santé publique.