Les mentalités à l’égard de l’homoparentalité et l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) évoluent en France. Près de 2 Français sur 3 se disent favorables à l’ouverture de la PMA pour les couples de femmes et les célibataires, révèle un sondage Ifop commandé par le site My-Pharma.
Cette enquête d’opinion a été réalisée la semaine suivant les déclarations de Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes. Invitée sur BFM, elle a déclaré que le gouvernement prévoyait d’ouvrir la PMA à toutes les femmes en 2018, comme l’avait promis Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle.
Mais le président de la République ne semble pas presser de mettre ce sujet sur le tapis, comme en témoigne les déclarations lus prudentes d'autres membres du gouvernement comme celles deGérard Collomb ou Agnès Buzyn.
A l’Elysée, on craint l'hystérisation des débats, et le retour de la Manif pour Tous dans la rue. Un scénario probable mais qui serait, sûrement, moins violent qu’en 2013 lors du vote du mariage pour tous, à en croire ce sondage.
Depuis ces grands mouvements de protestation, l’ouverture de la PMA à tous les couples et aux célibataires rassemble davantage de Français. Aujourd’hui, 64 % y est favorable, soit 9 point de plus qu’en 2013. Un niveau record, note l’Ifop.
Il faut toutefois reconnaître que cet avis est surtout partagé par les moins de 50 ans, sans religion et proches des idées de gauche ou du centre. Reste que cette idée diffuse dans tous les milieux.
En outre, une majorité Français exprime aujourd'hui un attachement au principe d’égalité face à la prise en charge des soins. 4 personnes sur 10 considèrent néanmoins que les femmes seules ou les couples de femmes homosexuelles ne devraient pas bénéficier de la prise en charge intégrale de leurs parcours de PMA par l’Assurance maladie, comme c’est le cas pour les couples hétérosexuels.
Et s’agissant des éventuelles pénuries de dons de sperme que pourrait provoquer l’élargissement de la PMA, les Français font preuve d’ouverture d’esprit. Trois quarts rapportent qu’ils seraient favorables à ce que les couples lesbiens fassent appel à un homme qu’ils connaissent. Près de la moitié pense que rémunérer les donneurs serait une bonne idée. Une opinion qui progresse de 28 points depuis 2008, bien qu’elle soit à rebours des principes du don à la française basé sur la gratuité et l’anonymat.
Plus surprenant, la grossesse pour autrui ne révulse pas la population. Plus de 6 Français se disent favorables à ce que l’on autorise le recours à une mère porteuse « dans un cadre réglementé » pour les couples hétérosexuels. A peine la moitié des sondés approuvent cette proposition pour les couples homosexuels.
La question de la PMA sera débattue lors de la révision de la loi de bioéthique au dernier trimestre de 2018. Une consultation citoyenne devrait d’ailleurs être organisée. Ce n’est qu’après que le gouvernement devrait dévoiler sa position. La GPA resterait, quant à elle, interdite. Dans son avis présenté en juin 2017, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’est prononcé à l’unanimité contre cette pratique et a réclamé un renforcement des moyens de prohibition.