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Pesticide

Glyphosate : Nicolas Hulot veut rassurer les agriculteurs

Par Marion Guérin

Le ministre de la Transition Ecologique doit composer avec les agriculteurs, opposés à l’interdiction de ce pesticide.

Sarah Alcalay/SIPA

Le glyphosate provoque des tensions en France. Ce vendredi, 200 agriculteurs sont venus manifester sur les Champs Elysées leur colère face au projet d’interdire ce pesticide controversé. Allongés sur la paille, métaphore de leur situation économique, ils étaient réunis à l’appel de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) et des Jeunes Agriculteurs.

Les manifestants ont expliqué ne pas avoir d’alternative au glyphosate, pesticide massivement utilisé dans l’agriculture conventionnelle. Le dossier est en cours de négociations à la Commission Européenne ; les débats portent sur une éventuelle ré-autorisation pour dix ans au sein de l’Union Européenne. La France, suivant la position adoptée par le gouvernement précédent, a réitéré son intention de voter contre cette proposition.

Equilibriste

Cela inquiète donc les agriculteurs, peu habitués à d’autres méthodes pour venir à bout des parasites. Informé de la manifestation, Nicolas Hulot s’est rendu sur place pour un « échange informel », rapporte France Bleu. « Si on ré-autorise pour dix ans, on sait bien que dans dix ans rien n'aura changé, a-t-il déclaré. Si par contre, on se met d'accord pour dire que d'ici dix ans on trouve une alternative, c'est déjà un autre modus vivendi ».

Le ministre de la Transition Ecologique et Solidaire semble condamné à jouer à l’équilibriste. Le même jour, Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, a suggéré que la France propose à la Commission une prolongation de « cinq à sept ans » de l'autorisation, au lieu des dix ans souhaités par la Commission.

"Pas de mesure brutale"

« Nous devons nous inscrire dans un parcours de sortie le plus rapide possible des produits les plus dangereux. Sans contrainte, il n'y aura pas de créativité pour trouver des alternatives », a réagi Nicolas Hulot, tout en assurant que Paris n'entend pas « adopter de mesure brutale à l'égard des agriculteurs ».

Une rencontre entre le ministre et la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, est prévue ce lundi. Nicolas Hulot répète ne pas être « l'ennemi des agriculteurs conventionnels ». « On doit créer une agriculture qui soit intensive en emploi plutôt qu'en engrais et produits phytosanitaires ». Toute une rhétorique diplomatique autour d’un désherbant.

Alors président de la République, François Hollande avait promis d’interdire le glyphosate sur le territoire français, indépendamment des discussions à la Commission européenne. Qu’en dira donc Emmanuel Macron ?