En Chine, le dentiste s’appelle Yomi. Sans doctorat ni nom de famille. Et pour cause : Yomi est un robot. Pour la première fois, il a posé deux implants dentaires à une patiente sans l’assistance d’un être humain. Un exploit réalisé dans la ville de Xi’an, en Chine, et rapporté par le South China Morning Post.
Le robot en question a été mis au point par une firme américaine, Neocis Inc. Mais ça n’est pas pour rien que les premiers tests sont réalisés au sein de l’Empire du Milieu. Selon un récent sondage, 400 millions de Chinois ont besoin d’au moins un implant dentaire. Et le pays est confronté à une pénurie de dentistes qui dure.
Une femme s’est portée volontaire pour cette première mondiale. Deux implants dentaires ont été imprimés en 3D, puis remis au robot. Celui-ci est programmé pour ne tolérer qu’une marge d’erreur minime. Ce qui est censé limiter les fautes qu’aurait pu commettre un être humain.
Autorisé aux Etats-Unis
Si Yomi réagit à un programme réalisé à l’avance, il est aussi capable de s’adapter aux mouvements du patient. Et c’est exactement ce qu’il a fait au cours de cette intervention. Une capacité soigneusement vérifiée avant de passer à l’intervention elle-même. De manière totalement automatisée, le robot américain a implanté les deux dents artificielles.
« Yomi est un instrument de précision qui permet de s’assurer que l’implant ira exactement à l’endroit prévu », résume le Dr Jeffrey Ganeles, dentiste en Floride. Les implants ne constituent sans doute qu’un début. Les Chinois espèrent aussi en faire un outil de traitement des caries dentaires, qui posent aussi un réel problème dans le pays.
Les Etats-Unis pourraient aussi franchir le pas, puisque Yomi est autorisé par l’Autorité américaine des denrées alimentaires et médicamenteuses (FDA) depuis mars dernier. Mais il n’est pas encore reconnu pour des interventions totalement automatisées. Pour l’heure, le robot peut être utilisé comme outil de guidage.
Peu de blessures
L’absence totalement d’assistance humaine peut inquiéter, mais les dentistes chinois ont fait preuve de prudence. La pose des implants n’a pas eu besoin qu’ils interviennent, mais ils sont restés près du robot afin de reprendre la main si nécessaire.
Par ailleurs, une étude américaine réalisée en 2013 a livré des résultats plutôt rassurants en matière de chirurgie robotique. Sur les 10 000 interventions réalisées entre 2000 et 2013, seules 144 ont abouti à la mort du patient. Soit légèrement plus qu’1,4 %.
Les utilisations les plus fréquentes – gynécologie et urologie – sont aussi les plus sûres. En revanche, des zones aussi complexes que la tête et le cou sont légèrement plus à risque de blessure.