La France veut se débarrasser du glyphosate. Alors que l’Europe s’apprête à renouveler la licence de ce pesticide pour 10 ans, le Premier ministre, Edouard Philippe, a rappelé l’opposition de la France. « C’est une durée trop longue compte tenu des incertitudes qui subsistent sur ce produit et la France votera contre cette proposition, comme elle l’a clairement indiqué dès le mois de juillet », a-t-il déclaré.
Déjà interdit dans les jardins publics, ce désherbant controversé sera également prohibé dans les jardins des particuliers à partir du 1er janvier 2019. Le secteur agricole devrait s’en passer d’ici 2022, a précisé le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, sur BFMTV ce lundi.
Une proposition qui ne fait pas l’unanimité du côté des agriculteurs. Ces derniers estiment que le gouvernement ne les soutient pas et qu’il confisque leurs moyens de production. Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, est allé à la rencontre de ces cultivateurs inquiets en leur assurant que l’arrêt de ce produit ne se fera pas sans concertation.
Un plan de sortie avant 2018
Le Premier ministre a d’ailleurs demandé aux ministres de la Transition écologique et de l’Agriculture de lui présenter « les conditions d’un plan de sortie du glyphosate ». Ce rapport devra être présenté « avant la fin de l’année » et s’appuyer sur les « conclusions des états généraux de l’alimentation » qui se tiennent actuellement ainsi que sur « l'état de la recherche et des alternatives disponibles pour les agriculteurs. »
« Le gouvernement arrêtera alors sa position, qu’il confrontera à celles de la Commission et des autres Etats membres, pour trouver les conditions d’une transition raisonnable vers la sortie du glyphosate », précise Matignon.