Plus facile à dire qu’à faire… Le dicton s’applique particulièrement bien aux personnes qui ont subi un accident vasculaire cérébral (AVC). Mieux manger est essentiel pour limiter les risques de récidive. Mais dans les faits, mettre en œuvre les conseils diététiques s’avère plus complexe.
A l’occasion de la Semaine du cœur, organisée par la Fédération Française de Cardiologie du 23 septembre au 1er octobre, Pourquoidocteur se penche sur les solutions proposées en prévention secondaire.
Chaque année, 130 000 personnes font un AVC. L’immense majorité y survit, mais l’éducation thérapeutique qui suit est offerte de manière inégale. Les repères sont clairs. Manger au moins cinq fruits et légumes par jour, limiter les graisses, les sucres et le sel, ou encore consommer plus de fibres.
Des piqûres de rappel
Seulement, passer des paroles aux actes est toujours difficile. « Il y a beaucoup de choses qu’on sait théoriquement mais qu’on n’applique pas », admet Lionel Ribes, responsable des ambassadeurs à l’Association nationale des hypercholestérolémies familiales (ANHET). C’est là qu’interviennent les ateliers culinaires, offerts le plus souvent par des associations de patients.
Membre de l'ANHET, Angelo Gianfrancesco (assis à gauche), qui participe au programme d'éducation nutritionnelle à l'hôpital de la Timone, Marseille : "L'avant, c'était on supprime tout. L'après, c'est je ne me prive de rien".
ANHET: Association nationale des hypercholestérolémies familiales
Inclus dans le processus de rééducation post-AVC, ces programmes fournissent une solution concrète aux conseils hygiéno-diététiques. « Un atelier culinaire, cela permet de reprendre les bases d’une alimentation saine et équilibrée, avec chaque patient, et selon sa manière de faire la cuisine », résume Lionel Ribes.
De fait, ces bases sont souvent lacunaires et favorisent la récidive d’un AVC. Lionel Ribes se dit d’ailleurs en faveur de « piqûres de rappel » régulières. Car les mauvaises habitudes se développent plus vite que les bonnes. « On peut facilement se laisser entraîner par la société de consommation, les plats préparés et le mode de vie accéléré », reconnaît-il.
Elargir l’accès
Mais ces ateliers culinaires sont pour le moment réservés à la prévention secondaire, c’est-à-dire après un AVC. Ce n’est, en tout cas, que dans ce cadre qu’ils sont pris en charge. « Si l’Assurance maladie, dans le cadre de la prévention, finançait cette éducation, ce serait bénéfique et source d’économies à long terme », estime Lionel Ribes.
Certaines populations sont en effet à haut risque d’AVC et pourraient bénéficier de cette éducation thérapeutique avant même l’incident. C’est le cas des patients représentés par ce militant associatif.
« Nous sommes atteints d’une forme génétique d’hypercholestérolémie », explique Lionel Ribes. L'hypercholestérolémie familiale se caractérise, effectivement, par des taux élevés de mauvais cholestérol dès la plus jeune enfance. « Pour nous, il est capital de prendre les bonnes habitudes dès l’enfance, insiste Lionel Ribes. Plus c’est fait tôt, plus ce sera appliqué par les gens. »