Les parents d’un enfant autiste peuvent se demander, au moment d’un second enfant, si celui-ci a des risques d’être autiste à son tour. Et s’il est prudent de faire un choix risqué. Des études avaient déjà montré qu’ils étaient plus élevés dans les fratries déjà touchées, mais une grande étude réalisée à la fac de médecine d’Harvard les a tous objectivés, en différenciant les sexes.
Ils ont ainsi montré que les enfants les plus exposés sont les garçons qui ont une grande sœur atteinte de troubles du spectre autistique (TSA). Ils ont presque une chance sur cinq (17 %) de développer un TSA à leur tour. En comparaison, dans l’ensemble de la population, le risque d’autisme n’est que d’environ 1 % (1,5 % aux États-Unis).
Les garçons sont plus à risque
Ce chiffre a été extrait d’une base de données de mutuelles américaines, portant sur plus d’1,5 millions de familles avec au moins deux enfants, et sur 3,1 millions d’enfants. Parmi eux, 39 000 avaient reçu un diagnostic de TSA, soit environ 1,2 % (2 % des garçons, 0,5 % des filles).
Les garçons avec un grand frère autiste sont également très exposés : 13 % d’entre eux sont autistes. Les filles sont moins touchées. Celles avec une grande sœur souffrant de TSA ont un risque inférieur à 8 %. Avec un grand frère, le risque est « seulement » de 4 %.
En résumé, si le premier enfant, autiste, est une fille, les parents ont plus de risque d’avoir un deuxième enfant souffrant de TSA, surtout si c’est un garçon.
Pour un choix éclairé
« Cette étude est un exemple probant de la manière dont le big data peut mettre la lumière sur des tendances, et nous donner des informations permettant d’accompagner les choix des parents et les informations fournies aux pédiatres », souligne Isaac Kohane, chef du département d’informatique biomédicale à la faculté de médecine d’Harvard, et auteur principal de l’étude.
Mais, même si le risque d’avoir un deuxième enfant autiste est très élevé, les chercheurs rappellent que ce n’est pas une fatalité. « Même pour le groupe le plus risqué – les garçons avec des grandes sœurs autistes – il reste plus de quatre chances sur cinq que l’enfant ne soit pas affecté, insiste Nathan Palmer, co-auteur de l’étude. Ce que nous proposons ici, c’est un contexte pour les familles qui ont déjà un enfant autiste ou souffrant d’un désordre similaire, afin qu’ils aient une perspective plus claire du risque. »
L’origine de l’autisme est encore mal comprise. Elle résulte d’une influence combinée de la génétique, ce que montre à nouveau cette étude, et de facteurs environnementaux. Elle se manifeste ensuite par un spectre de symptômes comportementaux qui se développent dans les premières années de vie des patients, et qui limitent les interactions sociales et les capacités de communication des enfants atteints.