Les Français ne bougent pas assez. Santé publique France publie ce mardi les résultats de l’enquête Esteban, menée entre 2014 et 2016 sur 3000 personnes. Les travaux montrent que l’inactivité physique et la sédentarité gagnent du terrain dans la population française. Une baisse préoccupante, alors que l’inactivité physique a été identifiée en 2009 comme le quatrième facteur de risque des maladies non transmissibles, impliquées dans plus de trois millions de morts évitables.
L’étude montre ainsi que les femmes sont physiquement moins actives que les hommes, et ce, quel que soit leur niveau de diplôme. Ainsi, en 2015, seulement 53 % des femmes atteignaient les recommandations en matière d’activité physique, contre 70 % des hommes. Les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) préconisent de pratiquer 150 minutes d’activité physique modérée par semaine ou 75 minutes d’activité intense.
Les femmes se sédentarisent
En 2006, hommes et femmes, affichaient des niveaux d’activité physique similaires. Mais dix ans plus tard, les comportements sont très différents. En dix ans, la proportion de femmes physiquement actives a baissé de 16 %. Cette baisse se retrouve dans toutes les classes d’âge, même si elle est plus prononcée chez les femmes de 40-54 ans (-22 %).
Selon l’étude Esteban, en 2015, 61 % des adultes de 18 à 74 ans ont un niveau d’activité physique atteignant les recommandations de l’OMS. Le taux français reste supérieur à ceux relevés aux États-Unis (52 %) et en Australie (53 %).
Les écrans omniprésents
L’étude a également mis en évidence l’importance de la prévalence des comportements sédentaires. Près de 90 % des adultes déclarent trois heures ou plus d’activité sédentaire par jour. En 2015, les adultes passent en moyenne six heures et 35 minutes par jour dans des activités sédentaires. « On constate ainsi un fort taux de sédentarité commun à l’ensemble de la population, quels que soient le sexe et le niveau de diplôme », note Santé publique France.
Cette forte sédentarité est corrélée à un usage massif des écrans. En 2006, en dehors de l’activité professionnelle, la population adulte déclarait passer en moyenne trois heures et 10 minutes par jour devant un écran, contre cinq heures et 7 minutes en 2015, soit une augmentation de 53 %.
Les plus jeunes (18-39 ans) et les moins diplômés (inferieur au baccalauréat) sont plus concernés (5h34) que les 40-54 ans (4h45) et les détenteurs d’un baccalauréat ou d’un diplôme supérieur (4h44).
« Cette évolution est due à un usage accru des ordinateurs, tablettes, smartphones et consoles de jeux (utilisation quotidienne multipliée par 2,3 chez les hommes et 3,6 chez les femmes), et dans une moindre mesure, par une augmentation du temps passé devant la télévision ».
Générations inactives
Quant aux enfants, ils sont le reflet de cette société qui se sédentarise. En moyenne, les 6-17 ans sont moins d’un sur quatre à atteindre les 60 minutes d’activité physique par jour recommandées par l’OMS, même si plus de la moitié d’entre eux (55 %) témoignaient en 2015 d’un niveau d’activité physique « modéré » ou « élevé » (59 % chez les garçons et 51 % chez les filles).
L’inactivité touche davantage les 11-17 ans que les plus jeunes : elle ne touche qu’un quart des enfants de 6-10 ans, contre plus de 60 % en moyenne dans les classes d’âge supérieures.