Education thérapeutique. Ce terme barbare s’avère salvateur dans le cadre des maladies chroniques. Et plus particulièrement s’il s’adresse aux patients qui ont survécu à un accident vasculaire cérébral (AVC). Comprendre sa maladie, en appréhender les conséquences et les risques… Voilà en quoi consistent ces ateliers de groupe proposés par la plupart des hôpitaux.
Mais un aspect de la rééducation post-AVC reste assez peu abordé dans le cadre de l’éducation thérapeutique : pourquoi faut-il prendre ses anticoagulants tous les jours ? C’est justement tout l’objet des ateliers organisés par le service de neurologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris) avec médecins et infirmières. Le Dr Anne Léger, neurologue, échange, pendant une heure, avec ses patients. L’objectif : partager leurs expériences et améliorer le suivi du traitement.
Augmenter les chances
Ce suivi est essentiel et surtout complémentaire des stratégies déjà déployées. Dans ses recommandations, la Haute Autorité de santé (HAS) conseille « de miser dès le départ sur l’éducation thérapeutique du patient ». Mais l’observance n’y est pas encore abordée. Ou de manière occasionnelle.
La Pitié-Salpêtrière, elle, choisit d’opter pour la régularité. Comme le précise le Dr Léger, « l’AVC est une pathologie récidivante. On compte 20 à 25 % de récidive dans les 5 ans ». Et comme l’a récemment montré une étude suédoise, arrêter le traitement préventif augmente considérablement le risque de faire un second AVC.
C’est là que l’éducation thérapeutique intervient : en échangeant régulièrement sur le vécu du traitement chronique, les chances de le poursuivre augmentent. Evitant un second incident, et des séquelles. De fait, l’AVC est encore la première cause de handicap chez l’adulte dans le pays.