Un pansement mis au point par des chercheurs de l’université de technologie de Nanyang (Singapour) permettrait d’accélérer la cicatrisation et de réduire les cicatrices. Présenté dans Scientific Reports, ce prototype serait une aubaine pour les patients diabétiques souffrant de plaies difficiles à guérir ou les patients opérés.
Le processus de cicatrisation est très complexe. Il peut prendre plusieurs semaines, voire des mois, car le tissu abîmé doit se reconstruire. Après une phase de nettoyage et de destruction des cellules mortes, le tissu doit fabriquer de nouvelles fibres de collagène et d’élastine, ainsi que des cellules.
Limiter la production de collagène
Le patch imaginé par l’équipe singapourienne stimule ce phénomène naturel grâce à la protéine ANGPTL4 présente dans le gel. Chez la souris, il a été montré qu’elle réduisait l’inflammation dans les premières phases de la cicatrisation. Cette molécule contribue ensuite à la réparation du tissu lésé en activant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins et la prolifération cellulaire. A la fin du processus, elle réduit la cicatrice en contrôlant la production de collagène.
Lors de leurs expériences chez la souris diabétique, les scientifiques se sont aperçus que la cicatrisation était 3 fois plus rapide avec le pansement. Ils ont également noté que la molécule ANGPTL4 prévenait l’apparition de cicatrices volumineuses, dures au toucher et de couleur rose, rouge ou brun foncé, surnommées chéloïdes.
Une protéine présente dans le gras
L’avantage de cette molécule est qu’elle se trouve très facilement. Le Pr Cleo Choong, l’un des auteurs, a indiqué qu’il était possible d’en prélever dans les tissus graisseux des patients. « Dans le futur, les chirurgiens pourront utiliser le gras des malades et le transformer un agent thérapeutique afin d’accélérer leur guérison », a-t-elle imaginé.
D’autres équipes de recherche dans le monde tentent d’extraire cette protéine du placenta. « En parallèle, nous devons développer des moyens de stockage de ANGPTL4 afin de le réutiliser facilement dans un patch, des crèmes ou des microcapsules injectables. Cela faciliterait son utilisation pour les médecins et les patients dans le futur, voire même le commercialiser », a décrit l’ingénieure.