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QUESTION D'ACTU

25 millions dans le monde

Un avortement sur deux pratiqué dans des conditions risquées

La grande majorité de ces IVG sont pratiquées dans la clandestinité dans des pays qui interdisent aux femmes d'interrompre leur grossesse.

Un avortement sur deux pratiqué dans des conditions risquées Affiche en Afrique du Sud - jbdodane/Flickr




Chaque année dans le monde, 25,5 millions d’avortements sont pratiqués dans des conditions mettant en danger la vie des femmes, soit une interruption de grossesse sur deux, rapporte une étude publiée dans The Lancet. La quasi-totalité de ces IVG sont réalisées en Afrique, Asie et Amérique latine.

« Les proportions les plus élevées d’avortements ”sécurisés” sont observées dans les pays où les lois sont les moins restrictives, le développement économique est fort et les infrastructures sanitaires sont de qualité, ce qui suggère que le cadre légal mais aussi le niveau de développement du pays influencent les conditions dans lesquelles sont réalisées les IVG », a relevé le Dr Bela Ganatra de l’OMS et responsable des travaux.


IVG interdite dans deux tiers des pays

Sur les 55 millions d’avortements réalisés dans le monde tous les ans, plus de 49 millions sont pratiqués dans des pays en développement. Des Etats qui ont pour la plupart adopté des lois restrictives. De fait, encore deux tiers des Etats du globe limitent l’accès à l’avortement, soit en l’interdisant totalement, soit en l’autorisant en cas de risque pour la mère, malformation de l’enfant ou viol.

Dans ces pays, les femmes qui souhaitent interrompre leur grossesse n’ont alors pas d’autre choix que la clandestinité. Elles doivent faire confiance à des personnes non qualifiées qui réalisent souvent l’avortement dans des conditions d’hygiène parfois insalubres. Certaines peuvent également tenter d’avoir recours à une IVG alors que leur grossesse est trop avancée.


Soude, aiguille à tricoter...

Selon le rapport de l’OMS et de l’Institut Guttmacher (New York), 17 millions d’avortements sont jugés « à risque » car ils sont réalisés avec des anciennes méthodes (curetage), ou l’utilisation de médicaments efficaces comme le misoprostol, mais sans un suivi médical.

A cela s’ajoutent 8 millions d’IVG classées à « très haut risque ». Il s’agit notamment des avortements pratiqués par l’ingestion de produits caustiques (soude) ou de décoctions d’herbes réputées abortives, ainsi que l’introduction d’objets pointus dans l’utérus (aiguille à tricoter, baleine de parapluie…).  

Améliorer l'accès à la contraception

Des techniques violentes et dangereuses qui peuvent entraîner hémorragies, septicémies, péritonites, ou pire, endommager les organes reproductifs ou digestifs des femmes. 47 000 femmes décèderaient même chaque année. Une proportion en baisse au cours des 2 dernières décennies, passant de 60 décès pour 100 000 naissances vivantes à 40.

L’Afrique, où à peine 25 % des avortements sont réalisés dans des conditions « sécurisées », compte le plus de victimes d’IVG illégales. Avec 73,5 % d’IVG réalisées dans des conditions optimales, l’Afrique australe (1) est la seule région du continent à faire presque aussi bien que les régions développées comme l’Europe (88,8 %).

« Nos résultats rappellent la nécessité de garantir l’accès à des techniques sûres en fonction des lois en vigueur, en particulier dans les pays pauvres. Améliorer l’accès et la disponibilité des moyens de contraception permettrait également de réduire le nombre de grossesses non désirées, et donc les avortements. Mais ces deux stratégies doivent être combinées », a conclu le Dr Ganatra.

(1) L’Afrique australe est composé de l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe.

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