Un nouveau bras de fer s’engage entre le CHU de Reims (Marne) et les parents de Vincent Lambert, un patient hospitalisé depuis 2008 dans un état végétatif. Le Dr Vincent Sanchez a averti la famille par courrier qu’une procédure collégiale pouvant mener, ou non, à l’arrêt des soins allait être engagée, rapporte l’Union.
Cette procédure a été demandée par François Lambert, le neveu de Vincent Lambert, favorable à une interruption des traitements. Depuis 2013, c’est la 4e fois que des médecins sont invités à se pencher sur le dossier de cet homme de 41 ans victime d’un accident de voiture.
Une affaire médiatique et juridique
A chaque fois, la famille de ce tétraplégique s’est déchirée devant les tribunaux, avec d’un côté les parents du patient et deux de ses frères et sœurs qui souhaitent le maintenir en vie, et de l’autre, son épouse, son neveu et de la famille proche. Les juges de la Cour européenne des droits de l’homme ont validé l’arrêt des soins en 2015.
Mais les médecins du CHU de Reims n’ont jamais appliqué cette décision. Le Dr Daniela Simon avait préféré mettre un terme à la procédure collégiale, jugeant que « les conditions de sérénité et sécurité » n’étaient pas réunies.
En juillet dernier, cette décision de la praticienne a été jugée illégale par le Conseil d’Etat, comme l’avait fait avant lui la Cour d’appel de Nancy. Les Sages ont donc exigé du CHU de Reims que la procédure d’arrêt des soins reprenne. Un devoir qui incombe maintenant au Dr Vincent Sanchez, le nouveau médecin de Vincent Lambert.
Pas de calendrier
Pour l’heure, le médecin n’a fixé aucun calendrier précis. « Je ne pars pas défaitiste, mais je pense qu'il y a de fortes chances, vu l'attitude du CHU depuis deux ans, que ça n'aboutisse pas à quelque chose de concret, que ce soit encore des mots sur un bout de papier », a réagi auprès de l’AFP François Lambert.
L’avocat des parents, Me Jean Paillot, a pour sa part déclaré que ses clients avaient demandé à rencontrer le Dr Sanchez. « Pour l’instant, nous attendons une réponse de sa part. Les rapports sont assez limités avec les parents. […] Si on ne se parle pas, les choses ne peuvent pas s’améliorer », a-t-il indiqué au quotidien.
En parallèle, les parents essayent toujours d’obtenir le transfert de leur fils dans un centre spécialisé.