Le CHU de Nantes n’est pas une plaque tournante de la drogue dans la cité des Ducs de Bretagne, mais les trafics qui s’y sont installés inquiètent le personnel hospitalier. À tel point qu’un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire s’est réuni ce mercredi.
« Ils arrivent à se procurer tout ce qu’ils veulent », désespèrent dans Ouest France les infirmières de l’hôpital Saint-Jacques. L’établissement nantais, qui propose près de 1 000 lits, regroupe des services de gériatrie, mais surtout des unités de rééducation fonctionnelle et de psychiatrie.
Le trafic de drogues dure
« Ils ont des cachettes dans le parc, raconte une infirmière. C’est récurrent. Tout le monde fait son petit trafic. Des dizaines d’années qu’on en parle ». Et si le CHSCT s’est réuni, c’est en raison d’une double arrestation qui aurait été réalisée ces derniers jours.
« Nous avons déjà alerté notre direction à de multiples reprises, explique Dominique Delahaye, syndicaliste à la CFDT. Il faut sécuriser le site au maximum. Il faut aussi que la police fasse des rondes dans l’enceinte de l’hôpital. »
La police de rétorquer qu’elle surveille déjà le parc, mais qu’elle ne peut se substituer aux responsables de l’établissement, pleinement conscients du problème. Une convention serait en cours de rédaction entre l’hôpital, la justice et le CHU, d’après les informations d’Ouest France.
Direction et patients schizophrènes
« Je pense que la direction préfère fermer les yeux, car c’est l’un des seuls moyens de soulager la douleur des patients », explique de son côté un ancien patient du service de rééducation fonctionnelle, interrogé par 20 minutes.
Le trafic de drogue ne se limiterait pas non plus à quelques dealeurs vendant leurs produits aux patients de l’hôpital. Ces derniers seraient aussi enclins à revendre leurs médicaments. L’hôpital accueillant un service psychiatrique, des patients souffrant de schizophrénie ou d’autres pathologies et des toxicomanes reçoivent des neuroleptiques et des substituts comme du Subutex, qu’ils s’empressent de revendre pour 30 ou 40 euros par cachet, explique une infirmière de l’établissement.
Pour mettre fin à la présence des dealeurs dans l’enceinte de l’établissement, la CFDT réclame que les accès à l’hôpital soient sécurisés, afin qu’il ne soit plus possible de rentrer dans l’hôpital comme dans un moulin.