Les Parisiens ont pu respirer ce dimanche. Dans la capitale, les voitures et leurs émissions polluantes étaient bannies de 11h à 18h. La « Journée sans voiture » vise à sensibiliser la population sur la pollution atmosphérique, mais pas seulement. Les nuisances sonores induites par le trafic sont aussi au cœur des préoccupations de la mairie de Paris, qui souhaite réduire la circulation d’automobiles à Paris.
Toutefois, cette année, la troisième édition de cet événement n’a pas produit les effets escomptés sur les niveaux de pollution sonore. « Les stations de mesure de Bruitparif déployées à proximité d'axes routiers dans Paris ont permis de suivre en temps réel l'impact sur l'environnement sonore » de la Journée sans voiture, explique l’agence parisienne dans un communiqué. Cette année, le périmètre était élargi à tout Paris intra-muros, à l’exception du boulevard périphérique des bois de Boulogne et de Vincennes.
Diminution moyenne de 20 %
Au sein du périmètre de restriction de la circulation, neuf stations de mesure ont permis de documenter, seconde après seconde, les variations de niveaux sonores observées sur des grands axes (avenue des Champs-Elysées, rue de Rivoli, boulevard de Sébastopol, quais hauts rive droite, quai rive gauche Anatole France) ou des grandes places (place Saint Michel, place Stalingrad).
Les résultats de ces stations ont été comparés aux mesures effectuées les dimanches précédents de septembre (10, 17 et 24 septembre) avec circulation habituelle. Deux sites de mesure du bruit au niveau du boulevard périphérique parisien (Porte d’Auteuil et entre la Porte de Bagnolet et la Porte des Lilas) ont permis en outre d'identifier si des modifications de bruit ont été induites sur cet axe qui était resté ouvert à la circulation.
« La diminution moyenne globale de bruit qui a été constatée entre 11 et 18h au sein du périmètre de circulation restreinte se situe autour de -1 dB(A). Ceci équivaut à une énergie sonore diminuée de 20 % environ », annonce Bruitparif.
Différences selon les sites
Mais ces résultats cachent des différences selon les sites documentés. Ainsi, l'avenue des Champs-Elysées a connu la baisse la plus sensible de niveau sonore : -2,7 dB(A) entre 11 et 18h par rapport aux dimanches précédents, soit une énergie sonore divisée par deux environ.
Les variations de niveaux sonores observées sur la plupart des autres sites dans Paris ont été plus faibles, entre -0,3 dB(A) et -1,9 dB(A). Sur certains sites (par exemple Place de la Bataille Stalingrad), des animations festives ont généré à certaines heures (entre 12 et 13h et entre 16 et 17h notamment) « des niveaux sonores suffisamment importants pour venir contrebalancer temporairement et localement la diminution observée des bruits de circulation ».
Les réductions de niveaux sonores du trafic routier ont également été très dépendantes des conditions réelles d'application de l'opération « Journée sans Voiture ». Il faut rappeler que certains véhicules étaient autorisés à circuler : autobus, taxis, véhicules d'urgence. « Il est probable également que tous les véhicules n'aient pas respecté la limitation de vitesse qui avait été fixée à 30 km/h », peut-on lire.
Une "moindre" réduction
Au niveau de la rue de Rivoli et du secteur du quai de Gesvres, il a plutôt été constaté une augmentation des niveaux sonores (+1,2 dB(A) sur la rue de Rivoli, +1,1 dB(A) au niveau du quai de Gesvres), en raison notamment d’un nombre plus important de pics de bruit liés aux sirènes de véhicules d’urgence par rapport à un dimanche habituel.
Sur le boulevard périphérique qui était resté ouvert à la circulation, les stations de Bruitparif ont également « observé une hausse des niveaux sonores du fait d'une augmentation probable de la circulation par effet report ».
L’amélioration de l’environnement sonore constatée lors de cette troisième édition « apparaît donc moindre que ce qui avait été observé lors des deux premières éditions » (diminutions moyennes respectives de -2,1 dB(A) en 2015 et de -3,2 dB(A) en 2016), et ce malgré un périmètre élargi, conclut Bruitparif.