L’hépatite A flambe sur le continent européen. Plus de 11 000 cas ont été signalés depuis le début de l’année. Selon le Centre européen pour le contrôle et la prévention des maladies (ECDC), 19 pays – dont la France – sont touchés par cette épidémie. La circulation du virus est particulièrement intense.
Par rapport aux années précédentes, le nombre de diagnostics est quatre fois supérieur sur la même période. Rien d’étonnant à cela : un véritable pic de contaminations s’est produit à partir de mars. Un retard dans l’accès aux soins pourrait expliquer cette explosion. Ce qui fait craindre aux autorités européennes une hausse brutale au cours des mois à venir.
Source : ECDC
Des populations à risque…
Sur le plan géographique, l’épidémie se montre assez équitable, et touche de nombreux pays. Mais elle atteint la population masculine de manière démesurée. L’ECDC dénombre quatre à cinq cas masculins pour une femme. Sur l’ensemble de l’Europe, les trois quarts des cas concernent des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH).
Le constat est similaire en France, où 80 % des diagnostics sont réalisés sur des patients de sexe masculin. Un déséquilibre flagrant par rapport aux années précédentes, indique Santé publique France.
Source : Santé publique France
Cette répartition ne doit rien au hasard. L’Europe figure parmi les zones où le taux d’infection est faible. Comme l’explique l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’hépatite A « peut survenir chez les adolescents et les adultes appartenant aux groupes à haut risque » comme les HSH, mais aussi les usagers de drogues injectables.
… ou en situation de précarité
Mais le manque d’hygiène personnelle, souvent associé à l’hépatite A, favorise aussi la circulation du virus. En Slovaquie, par exemple, les minorités ethniques précaires comme les Roms ont dû faire face à 13 flambées épidémiques.
D’après l’ECDC, l’épidémie actuelle serait plus due à la transmission sexuelle qu’à une contamination alimentaire, le mode de contamination le plus fréquent dans le monde. Lorsque celui-ci est signalé, le nombre de cas reste limité. La France, l’Allemagne et la Belgique ont, par exemple, signalé 6 foyers d’origine alimentaire. En moyenne, 15 cas y étaient associés.