La thérapie génique pourrait un jour redonner la vue aux malvoyants. Cette technique prometteuse a permis de réparer les cellules rétiniennes de souris atteintes de cécité, rapporte une étude présentée dans Science Translational medicine.
La vision est rendue possible grâce à 2 types de cellules réceptrices de lumière situées dans la rétine. Il s’agit des cônes, responsables de la vision en journée, et les bâtonnets qui prennent le relais la nuit. Un pigment découvert vers la fin des années 1990, la mélanopsine, localisé lui aussi dans la rétine, jouerait également un rôle. Il régulerait notamment la constriction de la pupille.
Perte de sensibilité à la lumière
L’équipe de recherche de l’université d'Oxford (Royaume-Uni) s’est particulièrement intéressée à cette molécule pour contrer la dégénérescence de la rétine, voire même inverser ce phénomène.
Leurs expérimentations ont été réalisées chez des souris atteintes de rétinite pigmentaire, une maladie génétique dégénérative de l’œil qui se caractérise par une perte progressive de la vision. Chez l’homme, cette maladie touche particulièrement les personnes âgées entre 10 et 30 ans.
Au fur et à mesure, les cellules photoréceptrices sont de moins en moins sensibles à la lumière. Mais ces dernière ne sont pas détruites, bien qu’endommagées elles persistent dans la rétine. Les chercheurs britanniques ont donc tenté de les réparer.
Retrouver une perception visuelle
Pour parvenir à cette régénération, les scientifiques ont injecté la mélanopsine dans la rétine des souris. Elles ont ensuite été surveillées pendant plus d’un an. Tout au long de cette période, elles ont présenté une nette amélioration de leur vision : elles étaient capable de reconnaître des objets dans leur environnement.
En outre, grâce à l’injection de mélanopsine, les cellules étaient de nouveau capables de réagir à la lumière et d’envoyer les informations visuelles au cerveau.
L’équipe britannique qui travaille, en parallèle, sur l’implant rétinien électronique pense que l’approche génétique apportera davantage de bénéfices aux malades et est plus simple à administrer. « Pouvoir rendre la vue au nombreux patients présents dans nos services grâce à une simple procédure génétique est très excitante. Notre prochaine étape de démarrer les essais cliniques chez ces derniers », a commenté Samantha du laboratoire d’ophtalmologie Nuffield d’Oxford et responsable de ces travaux.