ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Fusillade de Las Vegas : les hôpitaux appellent des renforts

Urgences

Fusillade de Las Vegas : les hôpitaux appellent des renforts

Par Jonathan Herchkovitch

La situation est tendue dans les hôpitaux de Las Vegas, mais le chaos est contrôlé. Des centaines de médecins, infirmiers et personnels hospitaliers viennent en renfort.

Chase Stevens/AP/SIPA
MOTS-CLÉS :

Les services d’urgences s’organisent pour s'occuper des nombreux blessés, souvent graves, qui affluent dans les hôpitaux de Las Vegas (États-Unis). Plus de 500 personnes ont en effet été touchées lors de la fusillade de dimanche soir, soit par les balles du tireur, soit par les mouvements de foule.

Les hôpitaux tentent de faire face. Ils ont mobilisé tout leur personnel, et fait appel à des médecins, infirmiers et autres personnels hospitaliers. Le Sunrise Hospital and Medical Center, le plus proche du lieu de la fusillade, a ainsi fait appel à 100 médecins dimanche soir, ainsi que 100 autres personnes, infirmiers, techniciens, et même du personnel d’accueil et de nettoyage spécialisé.

Saturés, mais pas débordés

Le Sunrise Hospital a reçu 180 personnes, dont 124 blessés par balle, d’après le Dr Jeffrey Murawsky, médecin en chef de l’hôpital habilité à prendre en charge ces patients gravement atteints. « Nous avons déjà vécu des événements durant lesquels 30 personnes arrivaient d’un coup, explique-t-il pour NPR. Mais personne n’a jamais rien vu de tel. »

L’hôpital arrive néanmoins à gérer cet afflux exceptionnel. « Nous avons utilisé les couloirs pour voir les patients, nous sommes bien plus remplis qu’à l’habitude et le tout est assez chaotique, poursuit le Dr Murawsky. Mais nous disposons d’un service d’urgences relativement grand, et nous avons été capables de trier les patients en interne. » Ils avaient, en moins de 24 heures, opéré plus de 30 personnes.

L’University Medical Center of Southern Nevada, situé au centre de Las Vegas, est le mieux équipé pour les traumatismes lourds. Il a reçu 104 patients, dont quatre sont décédés et 12 étaient encore dans un état critique lundi. Les blessés ont été triés directement sur l’aire d’arrivée des ambulances, et les cas les plus urgents ont été transportés aux blocs opératoires, en quelques minutes seulement.

Les particuliers s’impliquent

Le gouverneur du Nevada, Brian Sandoval, a déclaré lundi après-midi un état de désastre sanitaire et médical, permettant ainsi aux professionnels de santé en provenance d’autres États de venir prêter main forte sur place. Il suspend les règles habituelles, et les autorise temporairement à exercer au Nevada, même sans licence spécifique. « Des personnes en provenance de Floride, de l’Ohio, de l’Utah ou de Californie nous contactent, se disant prêts à venir nous aider », confie à Newsweek Amy Shogren, porte-parole de l’association hospitalière du Nevada.

Le système de santé est saturé, mais reste efficace. Il est, en plus, aidé par les habitants et touristes, qui mettent la main à la pâte. De nombreux témoignages font état de taxis et de particuliers en voiture, qui ont épaulé les services d’urgences en se transformant en ambulanciers tout de suite après la fusillade.

Visiteurs comme résidents forment désormais des queues pour donner leur sang, répondant à l’appel des hôpitaux. Mi-juillet, le Nevada avait connu une pénurie. « S’il vous plaît, n’attendez pas la prochaine tragédie ou crise pour donner », appelait alors sur son site internet la banque du sang de Las Vegas, dans un message tristement prémonitoire publié avant la fusillade.

 


Files d'attente devant un centre de don de sang à Las Vegas.