En France, les adolescents les plus chanceux doivent se rendre au collège ou au lycée à 8h40, voire 45. Mais certains doivent être en classe à 8h15, 8h00, ou même parfois plus tôt. Ils n’aiment pourtant pas se lever le matin, et la science leur donne visiblement raison !
Une étude menée à l’université de Rochester (États-Unis) suggère en effet que les adolescents dont la journée débute avant 8h30 ont plus de risques de développer des symptômes d’anxiété, voire de dépression. Les chercheurs, dont les résultats sont publiés dans la revue Sleep Health, affirment que l’heure de début de journée est critique pour la santé mentale des ados, et qu’ils ne devraient pas avoir à se rendre en classe avant 8h30.
Même si les ados se couchent tôt
Ces résultats ont été obtenus en suivant les habitudes de sommeil de 197 adolescents âgés de 14 à 17 ans. Pendant une semaine, avec leurs parents, ils ont complété un questionnaire portant notamment sur leur hygiène de sommeil, leur cycle circadien (pour savoir s’ils étaient plutôt "du soir" ou "du matin"), l’heure de début de l’école, et leur santé mentale, en cherchant spécifiquement les symptômes anxieux et dépressifs.
« Notre étude est la première à s’intéresser réellement à la manière dont l’heure de début de l’école affecte la qualité du sommeil, même lorsque les adolescents font tout ce qu’il faut pour avoir une bonne nuit de sommeil, explique Jack Peltz, psychiatre à l’université de Rochester, et auteur principal de l’étude ».
Les chercheurs ont ainsi remarqué qu’avant et après 8h30, la différence était nette, sur ces symptômes. Et cela, indépendamment des autres facteurs.
Car c’est l’une des forces de cette étude. L’impact de l’heure de début de journée sur le sommeil souffre souvent de la propension des adolescents à se coucher trop tard. Mais ici, l’étude tend à montrer que cette heure, à elle seule, a son rôle à jouer.
Trop de pression
« Un début de cours trop tôt met plus de pression sur le processus de sommeil, et augmente le nombre de symptômes mentaux, alors qu’un début plus tardif semble être un facteur de protection important pour les adolescents », résume Jack Peltz.
Maintenir une heure de coucher régulière, dormir entre 8 et 10 heures, limiter la caféine, éteindre la télévision, les téléphones et les jeux vidéo avant d’aller se coucher… Ces efforts bénéficient tous à la qualité du sommeil et à la santé mentale, mais ne suffisent donc pas à limiter le risque au maximum.
Ce serait simplement la pression du lever et de l’horaire qui favoriseraient ces symptômes. L’Académie américaine de pédiatrie recommande d’ailleurs aux écoles de commencer à 8h30, et pas plus tôt. Bon courage pour ceux qui fréquentent des écoles qui ne la respectent pas !