Coup de tonnerre pour Monsanto, qui se retrouve une nouvelle fois au coeur d’une polémique.
Selon le quotidien Le Monde, des scientifiques auraient été payés pour signer des publications scientifiques écrites par les salariés de la compagnie et niant les effets négatifs du glyphosate sur la santé.
Le désherbant glyphosate, commercialisé par Monsanto sous le nom de RoundUp, est depuis des années soupçonné d'être nocif pour la santé, même si les chercheurs continuent à être divisés. Pour sa part, le parlement Européen doit prochainement décider d’interdire ou non le produit dans les pays de l’UE.
Ecriture fantôme
Les journalistes du Monde se sont replongés dans les désormais célèbres « Monsanto papers », ces très nombreux documents que le géant américain a été contraint de rendre publiques, dans le contexte de nombreuses procédures judiciaires engagées contre lui aux Etats-Unis.
Déclassifiés au cours de l’été, ces documents dévoilent que Monsanto a eu recours a de nombreuses reprises au « ghostwriting » (écriture fantôme).
La pratique consiste a faire rédiger des études scientifiques par de non-experts (ici des salariés de Monsanto) pour les faire ensuite signer par des chercheurs contre rémunération. L'idée est ainsi d'accroitre la crédibilité de ces publications en y associant des noms d'experts reconnus dans la communauté scientifique.
Certains chercheurs auraient également touchés d’importantes sommes afin de rédiger des revues de littérature scientifique pour mettre en lumière le risque de cancer associé au glyphosate. Celles-ci sont ensuite publiées dans des journaux scientifiques considérés de qualité.
Il y a un an, plusieurs articles de la revue Critical Reviews in Toxicology parvenaient ainsi à la conclusion que le glyphosate n'était pas cancérogène. Selon leurs auteurs, les données utilisées jusque là pour justifier le risque de cancer n'étaient pas suffisamment convaincantes.
Ces articles contredisaient les conclusions du Centre International de Recherche sur le cancer, qui en 2016 a classifié le glyphosate comme probablement cancérogène.