Le thé noir aurait des vertus amaigrissantes, selon une étude présentée dans l’European Journal of Nutrition. Les chercheurs de l’université de Californie-Los Angeles (UCLA) ont découvert que les polyphénols contenus dans ce breuvage pouvaient influencer le microbiote et ainsi favoriser la perte de poids.
La consommation de thé protégerait contre de nombreuses maladies. La littérature scientifique rapporte que ces boissons à base de plantes réduisent le risque de certains cancers et de maladies cardiovasculaires. Des bénéfices liés, là aussi, aux fameux polyphénols et leurs propriétés anti-inflammatoires et anti-oxydantes.
Barrière contre les pathogènes
Les polyphénols présents dans les feuilles de thé, et dans de nombreuses autres plantes, forment notamment une barrière contre les pathogènes, et protègent les plantes des rayons UV. Les feuilles fraîches de thé vert en contiennent au moins 30 % tandis que le thé noir en possède moitié moins en raison de la fermentation des feuilles.
Une concentration plus faible qui ne réduit pas ses bénéfices, à en croire les travaux réalisés chez la souris par les chercheurs de UCLA. L’équipe américaine s’est concentrée sur l’effet de ces polyphénols sur le métabolisme du foie car ce dernier a impact sur le poids.
Interaction avec la flore intestinale
Des études précédentes ont montré que les composés phénoliques du thé vert étaient absorbés par l’intestin et allaient ensuite stimuler le foie. Mais les polyphénols du thé noir sont trop gros pour emprunter ce même circuit. « Notre étude suggère que le thé noir agit sur les bactéries intestinales via un mécanisme spécifique pour favoriser la perte de poids et la bonne santé », a commenté Susanne Henning, responsable de cette étude et professeur de nutrition à UCLA.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié 4 groupes de souris nourries selon 4 régimes alimentaires différents, dont deux ont consommé soit du thé vert, soit du thé noir (faible en gras/riche en sucre, riche en gras/riche en sucre, riche en gras/riche en sucre/thé vert et riche en gras/riche en sucre/thé noir).
Tout au long de l’expérience, les souris ont été pesées, leur microbiote a été analysé et des biopsies de foie ont été réalisées pour mesurer la quantité de gras.
Le thé, un prébiotique
Au bout d’un mois, les souris qui ont bu du thé ont perdu autant de poids que les cobayes qui ont suivi un régime pauvre en gras. Les premières ont pourtant eu une mauvaise alimentation. L’explication se trouve dans leurs intestins : les souris buveuses de thé présentaient davantage de bactéries « anti-obésité » et moins de souches bactériennes contribuant à la prise de poids.
Les chercheurs pensent donc que les polyphénols du thé noir modifie la composition de la flore intestinale. Ils favorisent la croissance des bactéries « anti-obésité », et inhibe les autres qui favorisent la surcharge pondérale.
« Ces résultats indiquent que le thé noir et le thé vert sont des prébiotiques, des substances qui induisent la croissance de bons micro-organismes qui contribuent au bien-être d’une personne », a résumé la chercheuse.