Gaz d’échappement, cheminée d’usine… Sur le chemin de l’école, les enfants respirent de nombreux polluants néfastes pour leur développement cognitif, rapportent des travaux de l’ISGlobal de Barcelone (Espagne) parus dans Environmental Pollution.
Cette étude a été réalisée auprès de 1 200 enfants de 7 à 10 ans qui se rendaient chaque jour à l’école à pied. Près d’une quarantaine d’établissements barcelonais ont accepté de participer.
Pendant 12 mois, les chercheurs ont analysé les niveaux de pollution de l’air (particules fines 2,5 microns, oxydes d’azote et dioxyde d’azote ou encore carbone suie) auxquels les écoliers étaient exposés lors de leur trajet quotidiens. En parallèle, ils ont évalué leur développement cognitif en leur faisant passer des tests de mémoire et d’attention à 4 reprises.
Sensibilité accrue des petits garçons
« Les résultats d’études toxicologiques et expérimentales ont montré que des expositions courtes à des taux élevés de polluants peuvent engendrer des conséquences disproportionnées pour la santé, a expliqué Mar Álvarez-Pedrerol, l’un des auteurs. Les effets négatifs peuvent être particulièrement marqués chez les enfants en raison de leur capacité pulmonaire réduite et leur fréquence respiratoire élevée ».
Des études préliminaires confirmées par ces nouveaux travaux. Ces derniers révèlent que l’exposition au PM2,5 et le carbone suie ralentit le développement de la mémoire de travail des enfants. Les effets semblent être plus prononcés chez les petits garçons que les petites filles. Une sensibilité accrue que les chercheurs ne savent pas encore expliquer.
En revanche, aucun lien n’a été mis en évidence entre le dioxyde d’azote et les autres polluants, et une réduction de la mémoire de travail ou l’inattention.
Marcher, c'est bon pour la santé
« Surtout, nous ne voulons pas donner l’impression que marcher pour aller à l’école est mauvais pour la santé des enfants, car l’opposé est vrai. Aller à l’école à pied ou à vélo constitue une activité physique pour les enfants et apporte des bénéfices qui dépassent largement l’impact négatif de la pollution », a souligné Jordi Sunyer, co-auteur de l’étude.
Par ailleurs, ces travaux ne signifient pas que les enfants qui vont à l’école en voiture ou en bus sont moins exposés à cette pollution, a ajouté Mar Álvarez-Pedrerol. Des travaux supplémentaires pour l’objectiver seront nécessaires. « La solution est la même pour tout le monde : il faut moins utiliser nos voitures pour emmener les enfants à l’école et promouvoir des transports scolaires moins polluants ».