Pour éviter les prescriptions abusives des pilules de nouvelle génération en première intention et donc limiter les risques d’accidents thromboemboliques veineux, l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) a annoncé une mesure contraignante pour le corps médical. Ces pilules ne pourront plus être délivrées par le pharmacien si le médecin n’indique pas de manière manuscrite sur l’ordonnance qu’il a bien vérifié la compatibilité de cette prescription avec l’état de santé de la patiente.
Annoncée il y a un mois, cette mesure avait déjà déclenché la colère du principal syndicat de médecins libéraux. Mais aujourd’hui, la CSMF appelle au boycott de cette disposition. « Elle constitue, estime la centrale syndicale, une remise en cause profonde de la prescription médicale ». Pour la CSMF, cette obligation « rend plus facile » la prescription d’opiacés que d’un contraceptif.
Mais surtout, les médecins de cette confédération demandent à l’Ansm et au gouvernement de « prendre leurs responsabilités sans se défausser sur les médecins ». Si les pilules de 3e et 4e générations présentent un risque supérieur aux bénéfices et une véritable dangerosité, fait valoir le communiqué, il faut alors les interdire au lieu de les dérembourser ».
Dans la foulée, le syndicat demande également « l’abandon de toutes les mentions manuscrites sur l’ordonnance y compris le «non substituable ». Les médecins doivent l’inscrire lorsqu’ils s’opposent à la délivrance par le pharmacien d’un générique du médicament princeps qu’ils ont prescrit.