C’est un rapport tout en nuances qu’a rendu Airparif. L’agence a rendu un document qui évalue les conséquences de la piétonisation des voies sur berge à Paris. Les quais de la rive droite de la Seine ont été fermés à la circulation en septembre 2016. Depuis, le débat fait rage entre les opposants à la politique menée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, et ses défenseurs.
Le rapport Airparif ne devrait aider ni les uns ni les autres dans leur argumentaire. La piétonisation de cette partie des quais a entraîné une « amélioration de la qualité de l’air le long des quais fermés à la circulation », avec une diminution des niveaux de dioxyde d’azote (NO2) pouvant aller jusqu’à 25 % . Les niveaux demeurent néanmoins « au-dessus des valeurs règlementaires comme pour bon nombre d’axes routiers dans l’agglomération parisienne », note l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air dans la capitale.
Pas d'impact sur la pollution de fond
Ce dernier observe en revanche « une dégradation plus ou moins marquée » (jusqu’à +15 %) autour des carrefours dans cette zone et à l’Est, dès la fin de la portion piétonnisée. Des impacts sont aussi perceptibles sur quelques itinéraires de report.
Ainsi, la dégradation est plus marquée au niveau du quai Henri IV puis le long du quai de Bercy. Elle est plus limitée (de +1 % à +5 %) aux carrefours des quais hauts dont la congestion s’est accrue, et sur les itinéraires de report comme le boulevard Saint Germain.
« Ces impacts ne touchent pas la pollution de fond et restent limités aux abords des axes routiers concernés. De ce fait, aucun impact significatif sur l’exposition des populations n’a été mis en évidence à la hausse ou à la baisse », peut-on lire.
Métropole : de faibles écarts
Les résultats s’appuient sur deux campagnes de mesure, l’une hivernale et l’autre estivale, combinées à des outils de modélisation qui ont permis de reconstituer les variations de la pollution sur toute l’agglomération, en lien avec l’évolution du trafic routier.
Sur l’ensemble de la métropole, toutes les variations observées de pollution mises en évidence le long du trafic « ne peuvent être attribuées à la fermeture des berges de la Seine », notamment les augmentations constatées sur l’A3 ou l’A4, au-delà de Villiers-sur-Marne, précise Airparif, qui précise toutefois que « de faibles écarts des niveaux de dioxyde d’azote de +1 % à +5 %, sur quelques grands axes routiers sont possiblement liées à la piétonisation (A4, A86 et A13) ».