A Lyon, un enfant âgé de 10 ans est hospitalisé dans « un état critique » après avoir contracté la rage. Le jeune garçon a été contaminé en août dernier au Sri Lanka en jouant avec un chien porteur du virus. Le centre national de référence (CNR) de la rage à l’Institut Pasteur a confirmé biologiquement le diagnostic le lundi 9 octobre.
« Il a été en contact avec un chiot qui n’était pas farouche, ni agressif et qui avait un comportement normal », a expliqué Bruno Morel, directeur délégué de la veille sanitaire de l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes. En jouant, le chien a mordillé l’enfant sans pour autant lui faire mal. Les parents ne se sont donc pas inquiétés face aux éraflures et petites morsures, et n’ont pas emmené leur fils se faire vacciner contre la rage.
Or, sans traitement prophylactique, le virus de la rage infecte le système nerveux et affecte le fonctionnement du cerveau. « Hormis quelques cas décrits, l’issue est toujours fatale lorsque la maladie est déclarée », indique l’Institut Pasteur sur son site. Chaque année dans le monde, plus de 59 000 personnes succombent à la rage.
Un mois d'incubation du virus
L’enfant a présenté les premiers signes cliniques le 1er octobre dernier. Il se plaignait de difficultés pour avaler, était confus et agité. Le médecin généraliste qui l’a ausculté l’a alors adressé à l’hôpital de Villefranche-sur-Saône (Rhône), avant d’être admis aux Hospices civils de Lyon.
Selon les informations du Monde, le petit garçon a été victime d’un arrêt cardiaque. Dans l’urgence, les équipes du Samu ont dû l’intuber « sans même avoir le temps d’enfiler des gants ». Une geste dangereux pour ces soignants qui risquent d'être contaminés, bien que les transmissions interhumaines de la rage soient exceptionnelles.
Grande campagne de vaccination
Un risque théorique que l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas prête à prendre. Par mesure de précaution, elle a « identifié les personnes ayant été au contact direct avec la salive ou les larmes de cet enfant, particulièrement la famille de l’enfant, ses camarades proches et les soignants qui l’ont pris en charge », indique-t-elle dans un communiqué de presse.
Et la liste est longue. Outre sa famille et les professionnels de santé, les parents d’élèves de son école de Chasselay ont reçu un courrier les invitant à consulter le centre antirabique de Lyon afin que ce dernier évalue la nécessité d’une vaccination préventive. Toujours selon Le Monde, la région aurait en stock plus de 250 doses de vaccin.
Depuis 1970, 23 cas de rage ont été observés chez l’homme en France métropolitaine. Tous ont été infectés à l’étranger dans des zones où circule le virus, notamment en Afrique ou en Asie. La maladie circule également dans une moindre mesure en Europe Centrale et de l’Est, au Moyen-Orient ou sur le continent américain. Le dernier cas autochtone de rage sur le territoire français remonte à 1924.