C’est une bataille sanitaire qui se joue en France mais à des milliers de kilomètres. Du coup, elle ne semble pas nous concerner. Et pourtant ! Dans les DOM-TOM, un jeune sur quatre et un adulte sur deux est en surpoids. En Guadeloupe, écrit Aurélie Lebelle dans le Parisien, 36 % des habitants souffrent de surcharge pondérale et 13,2 % sont obèses. Il est vrai, ces départements et territoires sont particulièrement éprouvés par le chômage. Ce facteur est largement associé à l’alimentation et donc aux problème de surpoids.
Mais d’autres éléments sont beaucoup plus maîtrisables. « Saviez-vous qu'en Guyane le Fanta à l'orange est 48,59 % plus sucré qu'à Paris ? Qu'un Sprite acheté à Mayotte contient 26,52 % de sucre de plus qu'en métropole ? Et qu'un yaourt Danone à la fraise vendu à la Martinique en a 50,77 % de plus ? », demande la journaliste du Parisien.
La députée PS Hélène Vainqueur-Christophe présente ce jeudi une proposition de loi pour mettre fin à cette inégalité entre les consommateurs. L’urgence sanitaire est donc d’interdire le surplus de sucre intégré par les industriels au moment de la fabrication, précise le quotidien.
Protégés par des licences locales, les fabricants peuvent adapter à leu guise les teneurs en sucre. En Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion, même les yaourts nature sont sucrés. Les industriels utilisent du lactose, qui contient du sucre, pour pallier l’absence de filière laitière.
Hélène Vainqueur-Christophe refuse le cynisme affiché par certains fabricants : les habitants aiment manger sucré. Si les produits contenaient moins de sucre, ils les achèteraient moins, disent-ils en substance. D’autres marques ont, au contraire, ont diminué les taux de sucre dans les produits
Les Outremarins ont été conditionnés dès l’enfance, rétorque l’élu socialiste. « Il faut juste habituer les jeunes générations à mieux s’alimenter. Et quand la loi sera promulguée, prévient-elle, les industriels auront six mois pour écouler leur stock.