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Effets secondaires

Ebola : deux vaccins efficaces pendant au moins un an

Par Audrey Vaugrente

Les deux vaccins contre Ebola testés au Libéria ont un effet durable sur l'organisme des volontaires. Un an après l'injection, ils ont toujours des anticorps.

Vaccination lors de l'essai PREVAIL (PREVAIL)

Vite faits, bien faits. Les vaccins contre Ebola, développés en urgence au moment de l’épidémie en Afrique de l’Ouest, présentent un bon profil de sécurité. D’après une large étude menée au Libéria en 2014, peu d’effets secondaires ont été signalés dans l’année suivant l’injection. Une bonne nouvelle rapportée dans le New England Journal of Medicine.

L’essai clinique en question, PREVAIL, a été mené au cœur de l’épidémie d’Ebola. 1 500 adultes ont été recrutés par des équipes américano-libériennes. Ils ont été séparés en trois groupes : ceux qui ont reçu un placebo, et ceux qui ont testé deux candidats-vaccins (cAd3-EBOZ et rVSV-ZEBOV).

Une efficacité durable

Un certain temps est nécessaire avant que les volontaires ne développent une réponse au vaccin, qui se caractérise par la production d’anticorps. Celle-ci n’apparaît qu’au bout d’un mois. A cette période de l’étude, 71 % et 84 % des participants exposés aux candidats-vaccins présentent une réaction satisfaisante. Ce phénomène est marginal au sein du groupe traité par placebo.

Un an après l’expérience, les bénéfices du geste sont encore présents. Les deux tiers des participants qui ont reçu cAd3-EBOZ possèdent toujours des anticorps. Dans le groupe qui a été exposé à rVSV-ZEBOV, le même constat s’applique à huit volontaires sur dix.

La présence d’anticorps parmi les membres du groupe placebo a de quoi surprendre. De fait, au début de l’étude, 4 % des participants en possédaient déjà. Comme le précisent les chercheurs, c’est le signe qu’une infection à virus Ebola a eu lieu, mais qu’elle n’a pas provoqué de symptômes.

Un exemple

Sur le plan de la sécurité, le bilan est impeccable. Moins d’un volontaire sur dix s’est plaint d’effets indésirables sévères. Dans la plupart des cas (71 %), c’est le paludisme qui était à l’origine des symptômes. Cette maladie parasitaire est endémique dans cette région de l'Afrique de l'Ouest. Les symptômes au niveau du site d’injection, eux, sont classiques – tout comme les effets indésirables modérés : maux de tête, douleurs musculaires, fièvre et fatigue.

Dans un communiqué, le directeur de l’Institut national des maladies infectieuses et des allergies (NIAID) se félicite de ces résultats positifs. « Cet essai clinique (…) démontre qu’un projet de recherche éthique et bien conçu peut être mené durant une épidémie », s’enthousiasme Anthony Fauci.

De fait, l’expérience a porté ses fruits et a été reproduite par la suite. Lors de l’épidémie de Zika, en Amérique latine, les chercheurs ont suivi de près les malades et avancé sur les pistes de traitement.