Tous les ans, c’est la même histoire. Durant les trois mois d’automne, la France est la terre d’accueil de nombreux oiseaux migrateurs. Et fait face à une flambée de grippe aviaire. L’Agence européenne de sécurité des aliments tente donc de prendre les devants. Alors que la saison migratoire commence, l’EFSA publie des recommandations destinées aux Etats membres.
De fait, le bilan de l’an passé est médiocre. Entre octobre 2016 et août 2017, des milliers de cas de grippe aviaire hautement pathogène ont été signalés en Europe. Et la France n’a pas été épargnée. Elle a dû recourir au vide sanitaire pour la deuxième année de suite afin de se débarrasser du virus.
Des retombées financières
Ces épidémies sont, a priori, sans risque pour la santé humaine, selon l’analyse de l’EFSA. L’agence sanitaire estime qu’une transmission inter-espèces est très peu probable. Et pour cause, en Europe, aucun cas de grippe aviaire n’a été signalé chez l’homme. Les rares cas sont signalés en Asie chez des éleveurs en contact étroit avec les oiseaux malades.
Même en cas d’une transmission de l’oiseau à l’homme, le scénario d’une épidémie reste peu plausible. Comme le rappelle l’EFSA, les virus aviaires ne se sont pas encore adaptés à l’homme, ce qui limite la possibilité d’une circulation entre les hommes.
Pour autant, les flambées déclarées dans les élevages français ont eu des retombées catastrophiques pour les exploitants. Ceux-ci ont dû abattre leurs bêtes à des fins préventives et ont vu leurs revenus chuter. Eviter une telle catastrophe est donc nécessaire.
Accroître la coopération
Pour prévenir une nouvelle épidémie de grippe aviaire, les Etats membres de l’Union européenne doivent tirer les leçons du passé, estime l’EFSA. Qui identifie un facteur de risque majeur : la migration des oiseaux depuis le nord-est et l’est du continent.
La grippe aviaire ne peut pas être éliminée chez les animaux sauvages, l’agence sanitaire européenne en a conscience. Mais une meilleure vigilance peut éviter que la maladie ne se transmette aux élevages par leur intermédiaire. C’est d’ailleurs le cœur de la stratégie suggérée par l’EFSA.
L’agence demande la mise en place d’une surveillance permanente, et accrue, de la part des Etats membres de l’UE. Ceux-ci auraient tout intérêt à poursuivre, et même accroître, les échanges. L’EFSA préconise que les pratiques soient harmonisées, et que les données soient systématiquement collectées.
Les éleveurs aussi sont invités à y mettre du leur. Un signalement et une analyse systématiques des oiseaux sauvages retrouvés morts sont nécessaires. De même, les exploitants devraient améliorer les mesures de précaution déployées pour améliorer la biosécurité dans leurs élevages. Eviter tout contact direct avec oiseaux sauvages, en posant des filets de protection, ou en évitant les mouvements d’animaux entre plusieurs fermes sont deux stratégies recommandées.