ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Don d'organes : pas besoin d'attendre pour sauver une vie

Journée mondiale du don d’organes

Don d'organes : pas besoin d'attendre pour sauver une vie

Par le Dr Yann Maël Le Douarin

C’est la journée mondiale du don d’organe. Sylvaine a donné un rein à son amie Marie-Luce. Un geste, qui comme celui de Richard Berry il y a quelques années, a mis sous les projecteurs la technique de greffe d’organes à partir de donneur vivant. Face à la pénurie d’organes, cette méthode devient essentielle. Un spot radio et une campagne de sensibilisation sur le don de rein de son vivant informent sur les démarches à suivre pour donner un organe.

OLYMPIA/SIPA

Donner un organe de son vivant ne peut concerner que les organes dont on sait qu’ils vont "repousser", comme le foie, ou que l’on a en double, comme le rein, et dont le prélèvement ne changera pas la vie de celui qui donne.

Cette technique, pourtant très efficace, ne connaît pas de succès dans notre pays, où elle ne concerne que 15 % des greffes rénales contre 42 % aux Etats-Unis. En 2016, en France, plus de 500 personnes ont donné un rein à leur proche et 3 000 autres patients ont été greffés suite à un don anonyme post-mortem. Mais cela ne suffit pas, explique l'Agence de la biomédecine (ministère de la Santé). Même si un corps peut fournir plusieurs organes, on est loin de pouvoir satisfaire les 15 000 demandes.
Donner de son vivant est donc un geste essentiel.

Favoriser le don 

Les principaux freins sont les complications possibles qu’on ne peut pas cacher aux donneurs, même si elles sont rares, les éventuelles pressions exercées au sein de la famille et les conséquences psychologiques en cas d’échec de la greffe.

Pourtant, les avantages sont importants : diminution du délai d’attente et meilleurs résultats.
Par exemple la survie, dans la greffe rénale, est de 75 % à 10 ans contre 60 % s’il s’agit de donneurs décédés.

La loi d’août 2004 limite théoriquement le don au père ou à la mère. Une dérogation est possible, même en dehors de l’urgence, pour le conjoint et la plupart des membres de la famille.

Le donneur peut, avant l’intervention, se rétracter à tout moment et, bien évidemment, ce geste est totalement gratuit. Il doit bénéficier d’une information complète sur les conséquences de son geste sur sa santé, puis exprimer son consentement devant le président du tribunal de grande instance qui s’assure que ce consentement est libre, bien expliqué et conforme aux liens de parenté prévus par la loi. Le comité qui prend la décision n’est pas chargé de la commenter en cas de refus.

La politique qui vise depuis un an à favoriser cette technique en France commence à porter ses fruits. Car, depuis le 1er janvier, un nouveau décret concernant le don d’organes et de tissus est appliqué en France. Ce décret ne modifie pas les 3 grands principes de la loi de bioéthique qui sont le consentement présumé (nous sommes tous donneurs d’organes et de tissus présumés), la gratuité du don, et l’anonymat entre le donneur et le receveur.

Les nouvelles règles précisent 3 modalités de refus

De plus, le refus peut désormais être partiel, et ne concerner que certains organes ou tissus.

On constate une augmentation de 20 % sur les dix derniers mois, en ce qui concerne la greffe des reins. Dans la très grande majorité des cas, il s’agit de donneurs qui expriment de façon claire et précise leur volonté ; une décision spontanée chez des gens bien informés.

Ecouter le spot

https://soundcloud.com/le-don-de-rein-de-son-vivant

Le site de l’agence de biomédecine

https://www.dondorganes.fr/