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QUESTION D'ACTU

Journée mondiale de la colonne vertébrale

Mal de dos : 10 questions pour comprendre et soulager

Le mal de dos aigu s’appelle « lumbago » quand il s’accompagne d’un blocage du dos et il correspond à la « lombalgie aiguë » des médecins.

Mal de dos : 10 questions pour comprendre et soulager lisafx/epictura




Dans le cadre de la journée mondiale de la colonne vertébrale et de la douleur, la rédaction s'est penchée sur les douleurs du dos.

Qu'est-ce que le lumbago ?

Le lumbago, autrement appelé « lombalgie aiguë », est une douleur de la partie basse du dos, juste au-dessus du bassin, qui s’accompagne généralement d’une contracture des muscles du dos.

La douleur apparaît brutalement, généralement à la suite d’une effort de soulèvement, ou lors d’une rotation du dos. Elle peut être très intense : on parle parfois d'une sensation de « coup de poignard » dans le dos.

La douleur est typiquement calmée par le repos et augmentée lors des efforts, de la toux ou en allant à la selle.

Elle ne dure que quelques jours à quelques semaines et s’accompagne généralement d’une contracture musculaire qui gêne les mouvements.

Quelles sont les causes du mal de dos ?

Dans la très grande majorité des cas, sa cause est liée à un mauvais fonctionnement de la colonne vertébrale, essentiellement en raison d’une atteinte des différentes structures du dos : les disques entre les vertèbres (déchirure du disque), les articulations articulaires postérieures entre les vertèbres (arthrose) et les ligaments ou les muscles. Souvent, toutes les lésions sont intriquées.

Il ne faut surtout pas la confondre avec un mal de dos qui réveille dans la deuxième partie de la nuit et qui s’accompagne d’une raideur prolongée le matin au réveil, raideur qui s’estompe dans la journée et à l’effort. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une « lombalgie inflammatoire » qui doit faire évoquer de toutes autres causes, et en particulier les spondylarthrites.

Qu’est-ce qui favorise l’apparition de la douleur du dos ?

L'âge est bien sûr associé à une augmentation des douleurs du dos, mais les épisodes de mal de dos dans le passé, une insuffisance des muscles de la ceinture abdominale ou du dos vers la cinquantaine ou des antécédents de douleurs du dos dans la famille favorisent l’apparition d’un mal de dos.

La grossesse favorise également la douleur du dos : l'augmentation de poids et la distension de l'utérus et des muscles du ventre avancent le centre de gravité du corps, ce qui provoque une cambrure exagérée du dos.

Les contraintes en rapport avec une activité professionnelle, domestique ou de loisirs, sont aussi des élément qui favorisent la lombalgie, telles que mauvaises postures (positions pénibles, station assise prolongée), port de charges lourdes, exposition aux vibrations ou lors de chutes.

Que peut-on faire contre la douleur du dos ?

Quelques conseils peuvent aider au soulagement de la douleur : il faut prendre les médicament contre la douleur dont on dispose et continuer les activités habituelles en les adaptant afin de garder une position droite pour le dos. Il faut veiller à ne pas forcer et à éviter les mouvements brusques.

Il est aussi intéressant de recourir à la relaxation musculaire, surtout en cas de stress associé. Voici quelques positions de relaxation :

  • Étendu, le dos bien plaqué au sol, les jambes fléchies reposant sur l'assise d'une chaise, mains croisées derrière la tête.
  • Allongé sur le dos, ramener les deux genoux vers la poitrine, l'un après l'autre. Tenir les deux genoux ensemble et les tirer vers la poitrine.
  • Agenouillé, assis sur les talons, dos enroulé, front contre le sol et encadré par les coudes, les avant-bras reposant au sol.

Ces positions qui permettent de reposer le dos peuvent être pratiquées quelques instants tous les jours.

Comment soulager la douleur aiguë du dos ?

En cas de lumbago, le plus important est de réduire la douleur le plus tôt possible, à la fois pour se soulager, mais aussi pour lever la contracture des muscles qui est nocive pour eux.

Les médicaments contre la douleur sont communément appelés des « antalgiques ». Il est possible de prendre du paracétamol (3 à 4 grammes par jour) ou une association paracétamol-dérivé morphinique si la douleur est intense. Un anti-inflammatoire non stéroïdien (ou AINS) tel que l’ibuprofène, le kétoprofène peut y être associé si la douleur ne régresse pas rapidement et en l’absence de contre-indication (traitement anticoagulant, ulcère gastroduodénal, insuffisance rénale…).

Il est essentiel de maintenir une activité physique, même minime. L'inactivité augmente le risque de dérèglement du bon fonctionnement des muscles, qui sont essentiels au soutien de la colonne. La reprise d'une activité physique adaptée est donc la meilleure garantie pour une guérison rapide.

Quand faut-il consulter un médecin ?

Dans 90 à 95 % des cas, le mal de dos correspond à un trouble bénin que le repos et les médicaments contre la douleur vont soulager sans l'aide du médecin.

Mais quelquefois, la détérioration d’un disque intervertébral, qui est fréquente à partir d’un certain âge, n’est pas en cause. Un certain nombre de signes d’alerte doivent faire évoquer une autre maladie et faire consulter immédiatement un médecin :

  • Un début des douleurs à moins de 20 ans ou plus de 50 ans.
  • Une apparition dans les suites d’un traumatisme violent (accident de la voie publique ou chute violente).
  • Un contexte de cancer, de toxicomanie ou d’infection à VIH.
  • La prise d’un traitement prolongé par la cortisone.
  • Une douleur du dos d’apparition progressive et pas améliorée par le repos.
  • Une douleur prédominant la nuit avec des réveils nocturnes et un dérouillage du dos le matin de plus de 15 minutes.
  • Une altération de l’état général ou une fièvre.
  • L'apparition d’une paralysie des membres inférieurs, une perte des urines ou de selles, avec des troubles de la sensibilité.
  • L'existence d’une douleur dans la poitrine.

Un seul de ces signes suffit à remettre en cause le diagnostic de « lombalgie aiguë commune » et doit conduire à consulter un médecin en urgence.

Quand faut-il faire des radiographies ou d’autres examens ?

Dans la douleur aiguë secondaire à un mal de dos banal (appelé « lombalgie aiguë commune »), les radiographies de la colonne lombaire ne sont pas utiles dans la très grande majorité des cas.

D'une part, elles peuvent être normales alors que les douleurs sont très importantes, d'autre part, à partir de la quarantaine, et parfois en l’absence même de douleur, les radiographies montrent très souvent une arthrose, avec ce que l’on appelle un pincement du disque intervertébral et des ostéophytes (communément appelés « becs de perroquet »).

A plus forte raison, il n’y a pas lieu de pratiquer un scanner ou une IRM de la colonne vertébrale.

Des examens complémentaires ne sont nécessaires que lorsqu'une autre origine que la lombalgie d’origine discale est suspectée.

Faut-il se reposer en cas de lumbago ?

Le repos au lit n’est absolument pas conseillé, les études scientifiques ont même montré qu’il risque paradoxalement de prolonger les douleurs. Cela tient au dérèglement du fonctionnement des muscles qu’il induit.

Une reprise précoce des activités de la vie quotidienne est donc conseillée pour une meilleure protection des muscles et favoriser la guérison.

En cas d'activité professionnelle et si la douleur n'est pas trop importante, un arrêt de travail n’est pas toujours nécessaire. Quand le médecin prescrit un arrêt de travail, il tient compte de la nature du travail et des trajets pour s'y rendre.

Si le travail est sédentaire avec des durées de transport peu prolongées, l’interruption de travail n’est pas systématique. En revanche, si le travail est physique et les transports longs et difficiles, l'arrêt sera adapté à ces contraintes (de 3 jours en moyenne en cas de travail physique léger, à cinq semaines en cas de travail physique lourd).

Comment évolue un lumbago ?

Grâce au traitement précoce contre la douleur et à la préservation d’une activité physique modérée, 9 lombalgies aiguës communes sur dix guérissent en quelques jours (moins de quatre semaines), mais des récidives sont possibles dans les mois ou les années suivants.

Une lombalgie aiguë qui ne guérit pas en trois à quatre semaines est à risque de devenir chronique et nécessite une nouvelle consultation et une réévaluation chez le médecin, voire une infiltration.

La lombalgie chronique (plus de 3 mois d’évolution) est, en effet, plus complexe à traiter car elle s’associe alors à un trouble prononcé du fonctionnement des muscles du dos, principal soutien du corps.

Comment éviter la lombalgie aiguë ?

Pour éviter la lombalgie, il est important de ne pas être trop sédentaire et d'avoir une bonne position du dos dans les gestes de la vie quotidienne.

La lutte contre la sédentarité passe par une activité physique régulière : sport ou activité physique de loisir (dance, yoga, Taï Chi…). La plupart des activités physiques sont bénéfiques si on les pratique régulièrement (autant en choisir une qui plaise pour que sa pratique soit régulière) et dans de bonnes conditions, c'est-à-dire si l'effort est précédé d'un échauffement, s'il est progressif et adapté aux capacités physiques, avec des gestes techniques bien maîtrisés et un équipement de qualité.

Pour prévenir la lombalgie, il faut également adopter de bonnes positions au quotidien et au travail : être bien assis le dos droit en face de son poste de travail, garder le dos droit lors du soulèvement d’une charge (il vaut mieux plier les jambes), porter les charges lourdes près du corps et non à bout de bras, voire les répartir en deux, une pour chaque bras, de façon à garder le dos droit. Pour passer le balai, l'aspirateur ou même bêcher dans le jardin, il vaut mieux se baisser en avant en faisant une « fente avant » – un pied devant l'autre comme les escrimeurs – que se pencher en avant, ce qui va plier la charnière entre le dos et le bassin.

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