Une pression artérielle élevée permanente, appelée hypertension artérielle (HTA), expose à un risque majeur pour toute une série de maladies cardiovasculaires, et en particulier l’insuffisance coronaire, l’infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux et les anévrysmes.
L’insuffisance de la valve mitrale chez les personnes sans antécédents connus de maladie cardiaque est considérée comme une maladie dégénérative sans facteurs de risque accessibles à une stratégie de prévention. L'élévation de la pression artérielle est également considérée comme un facteur de risque de différentes maladies qui sont associées à une insuffisance de la valve mitrale. Dans ces conditions, il devenait nécessaire d’analyser le risque d’insuffisance de la valve mitrale au cours d’une hypertension artérielle.
Une très large étude pendant 10 ans
Une équipe de chercheurs britanniques a suivi pendant environ 10 ans près de 5,5 millions de personnes sans maladie cardiovasculaire ou valvulaire connue au départ. Cette étude, parue dans PLOS Medicine, montre une association très claire entre une pression artérielle élevée et le risque d’insuffisance de la valve mitrale. Par contre, elle n’est pas associée à un sur-risque de rétrécissement mitral.
Cette relation est très nette et s’exprime sans seuil de chiffre de pression artérielle en-dessous ou au-dessus duquel la relation cesse d'exister. L'association n’est que partiellement expliquée par des maladies qui sont des causes établies d’insuffisance mitrale secondaire.
Ceci suggère très fortement qu'une pression artérielle élevée a un effet direct et indépendant sur la dégénérescence de la valve mitrale.
Que signifie cette découverte en pratique ?
Les résultats de cette étude suggèrent que l’insuffisance mitrale n'est pas une maladie inéluctable, dégénérative et associée uniquement au vieillissement. Il apparaît ainsi que son risque de survenue pourrait être réduit avec une prise en charge efficace de la pression artérielle.
D’autres études doivent encore démontrer la causalité de cette association et tester le lien entre l'abaissement de la pression artérielle et la réduction du risque d’insuffisance mitrale.