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Sang de cordon

Leucémies : le don peut commencer dès la naissance

On peut prélever le sang du cordon ombilical, au moment de la naissance. Une solution majeure pour le traitement des cancers du sang.

Leucémies : le don peut commencer dès la naissance icefront/epictura




La greffe de sang de cordon tient toujours la vedette chez les spécialistes des cancers du sang comme les leucémies aiguës. Ces maladies tiennent leur mauvaise réputation de la brutalité de leur apparition, de l’absence de signes particuliers au début et surtout, autrefois, de la gravité du pronostic. Pourtant, c’est plutôt un message d’espoir qui chaque année s’affirme ; le sang de cordon est une richesse inexploitée en France.

Un envahissement par des cellules folles

Une leucémie aiguë se résume en la présence en grandes quantités de cellules devenues folles dans la circulation sanguine. C’est au niveau de la moelle osseuse (et non pas la moelle épinière) que se fabriquent les globules blancs, petits soldats de la lutte contre les agressions. Ces globules blancs détruisent les milliers de microbes qui nous attaquent quotidiennement, sans que l’on en ait conscience. Lorsqu’une cellule mère, qui fabrique ces soldats, devient « folle », c’est-à-dire cancéreuse, c’est le régiment entier qui en porte la marque et se révèle incapable d’accomplir le travail. Pire, il attaque son propre pays !

La chimiothérapie n’est pas discriminante

Le traitement par la chimiothérapie consiste à tuer ces cellules malignes, mais la médecine n’est pas encore d’une précision suffisante et souvent, ne supprime pas que l’ennemi, mais aussi des cellules saines, rendant le malade sensible à la moindre des infections pendant le traitement. La greffe de moelle osseuse, donc l’apport après la chimiothérapie de cellules saines, est venue considérablement améliorer le pronostic. La greffe d’une moelle saine permet de passer la phase critique et de redémarrer une nouvelle vie avec une nouvelle moelle osseuse… sous réserve de trouver un donneur avec une moelle compatible. La compatibilité est déterminée par la génétique et on peut trouver une moelle compatible, soit dans la famille (frères et sœurs), soit par l’intermédiaire d’un registre de donneurs volontaires. Le problème est que nous sommes tous très différents et que même mondial, le registre ne trouve pas toujours un donneur compatible.

Don de moelle osseuse

Donner sa moelle osseuse est un geste aussi important que donner ses organes après la mort. La différence, essentielle, est que ce don s’effectue du vivant du donneur, et qu’il est sans conséquences néfastes sur sa santé. Une prise de sang suffit pour être inscrit dans le registre. Qu’un malade dans le monde soit compatible avec votre moelle et l’organisme de coordination fera appel à votre générosité pour faire le prélèvement, qui se fait à l’hôpital et souvent sous anesthésie générale. Ce n’est donc pas une décision anodine, même si la probabilité d’être appelé est faible. Elle doit être cependant prise en compte, ce qui freine l’élan de générosité. Conséquence, le monde manque de donneurs…

Le sang de cordon ombilical

Les spécialistes ont imaginé une autre stratégie : avoir recours au sang qui est contenu dans le cordon ombilical qui relie la maman à son bébé pendant la grossesse. Il contient des cellules-mères très performantes, à un stade très primitif ressemblant étonnement aux cellules de la moelle osseuse. Et surtout, encore peu différenciées, ces cellules sont compatibles avec tout le monde ! Et elles ne demandent qu’à poursuivre leur production de cellules sanguines, dès qu’on les injecte chez un receveur. Le cordon peut être prélevé au moment de l’accouchement, sans aucune conséquence pour la maman et son bébé, puisqu’il est normalement détruit. Il peut être conservé dans des banques publiques en France, avec toutes les garanties éthiques et réglementaires, ce qui n’est pas forcément le cas ailleurs.

Le professeur Mohamad Mohty, de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, un de nos meilleurs spécialistes de cette technique, lance un appel : « Ces cancers étaient jusqu’à l’arrivée de la greffe souvent incurables. Ce n’est plus le cas ! Il faut déployer tous les efforts pour encourager le don, y compris celui du sang de cordon ». Son optimisme doit cependant être modulé : la greffe de sang de cordon, selon le dernier rapport de l’agence de biomédecine qui date un peu, concerne actuellement 22 % des greffes, soit 200 en moyenne par an. Même si l’on a doublé le nombre de banques de sang de cordon, la France ne disposait que d’environ 16 000 prélèvements stockés, alors qu’il y a près de 800 000 naissances chaque année en France.

 

Le site de l’agence de biomédecine

www.dondesangdecordon.fr

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