D’abord la vision se trouble, puis elle diminue la nuit ou sous une lumière intense. Les phares des voitures que l’on croise deviennent insupportables au risque même de devenir dangereux pour la conduite. Paradoxalement, la vision de près s’améliore : là où il fallait des lunettes, on peut désormais lire comme un jeune…
Le médecin à qui l’on décrit ces symptômes va vite faire le diagnostic. C’est une cataracte, une dégradation d’une partie de l’œil que l’on appelle le cristallin et qui empêche la lumière de passer lorsqu’elle devient opaque. Une opacité très progressive qui explique tous les symptômes décrits et qui heureusement ne touche pas les deux yeux en même temps.
C’est une manifestation quasi inéluctable de la vieillesse, et il est vrai qu’après 60 ans, peu de cristallins échappent à un début de cataracte. Mais elle peut également être due à un diabète mal soigné ou un long traitement à base de corticoïdes. Les amateurs de bains de soleil et qui n’aiment pas porter des lunettes de protection seront également plus sensibles en raison de l’action corrosive des rayons ultra-violets.
Le traitement est exclusivement chirurgical. Les différents collyres proposés dès les premiers signes ne servent qu’à différer légèrement le bistouri. Mais pas de panique, l’intervention est parfaitement au point. Elle n’est d’ailleurs proposée que lorsque le handicap est important. Ce sont donc l’âge, le métier, les habitudes de vie qui feront pousser la porte du bloc opératoire.
C’est une intervention simple qui dure une quinzaine de minutes. On remplace le cristallin en mauvais état par une sorte de lentille de contact implantée définitivement.
Compte tenu du nombre de gens atteints, la recherche, si elle essaye toujours d’inventer de nouvelles lentilles encore plus performantes, s’oriente vers une meilleure compréhension des raisons de cette dégradation du cristallin pour pouvoir la prévenir, et surtout proposer des solutions non chirurgicales dans des pays où le niveau économique ne les permet pas, car les 20 millions d’aveugles dus à cette maladie vivent à 99 % dans les pays du tiers-monde.