En suivant les taux de mortalité des personnes exposées à l'eau potable contaminée par l'arsenic en 1958 dans une région du Chili, des chercheurs objectivent des signes d'augmentation du cancer du poumon, de la vessie et du rein jusqu’à 40 ans après l'exposition à l'arsenic.
L’article publié dans le Journal of the National Cancer Institute montre ainsi que l'arsenic peut avoir l'une des plus longues périodes de latence de tout les cancérigènes connus.
L’arsenic est cancérigène
Des études ont démontré que l'eau potable contaminée par l'arsenic peut être à l’origine de cancers cutanés et de plusieurs cancers profonds, comme le cancer du poumon, de la vessie et du rein, ainsi que des maladies cardiovasculaires et autres effets indésirables. L'arsenic inorganique est naturellement présent à des niveaux élevés dans les eaux souterraines de nombreux pays, ce qui est à l’origine de problèmes de santé publique affectant des millions de personnes.
Une pollution à l’arsenic en 1958
L’eau potable de la ville d’Antofagasta, au nord du Chili, a connu en 1958 une augmentation soudaine de la concentration d'arsenic. Cette contamination a été suivie d'une réduction importante de l'exposition lorsqu'une usine d'élimination de l'arsenic a été installée en 1970. Antofagasta est située dans une région désertique, et vivre dans cette ville pendant cette période a imposé aux gens de boire de l’eau polluée par l’arsenic, exposant ainsi les habitants à de fortes concentrations d'arsenic.
Augmentation de plusieurs cancers
L'étude révèle que les taux de mortalité par cancer du poumon, de la vessie et du rein augmentent environ 10 ans après le début des expositions à des taux élevés d’arsenic et n'atteignent leur pic que 20 ans après le début de la réduction de l'exposition. Tant chez les hommes que chez les femmes, les taux de mortalité pour ces types de cancers restent élevés jusqu'à 40 ans après l'arrêt de la période de plus forte exposition.
Une très longue latence
Bien que les chercheurs prévoient continuer à étudier cette population, ils peuvent déjà conclure que le délai entre l'exposition à l'arsenic et le développement de cancers secondaires pourrait être l'un des plus longs de tous les cancérigènes chez l'humain. Ces résultats apportent non seulement des informations scientifiques sur les profils de latence de l’arsenic, mais ils peuvent également avoir des implications directes sur la santé publique.
La longue latence après son exposition signifie que l'incidence des maladies liées à l'arsenic restera probablement très élevée pendant de nombreuses années après l'arrêt des expositions à des taux élevés d’arsenic.