Restaurants, voyages, et même argent en liquide, aux USA, les laboratoires pharmaceutiques n’hésitent pas à offrir ces cadeaux aux professionnels de santé pour faire vendre leurs médicaments. Et ça marche !
Une étude publiée dans la revue scientifique en ligne PLOS ONE montre que les médecins américains qui ont reçu ce type de cadeaux prescrivent plus de médicaments par patient. Et ces traitements sont souvent plus chers.
Même un petit cadeau
Au-delà, cette étude montre que même un petit cadeau suffit à influencer la manière de prescrire des médecins. Et les laboratoires pharmaceutiques l’ont bien compris. Les cadeaux peuvent aller d’une valeur de 200 000 $ par an en liquide… à seulement 7 $, selon des chercheurs de la Georgetown University Medical Center et de la George Washington University Milken Institute School of Public Health. Les ordonnances délivrées par la suite ne sont donc, en général, pas forcément dans l’intérêt du patient, ni de l’organisme payeur.
Protéger les malades
« Le fait que ces cadeaux augmentent le nombre de médicaments prescrits par patient est particulièrement inquiétant. Car il y a alors plus de risques d’effets secondaires », explique le Professeur Susan F. Wood, co-auteure de l’étude.
Autre élément inquiétant : les médecins ne sont pas les seuls concernés. Les infirmiers praticiens sont également influencés par les cadeaux (aux Etats-Unis, ils peuvent prescrire des médicaments, ce qui n’est pas le cas en France, ndlr), de même que les podologues.
Des pratiques encadrées en France
Aux Etats-Unis, aucune loi nationale n’interdit aux professionnels de santé d’accepter des avantages de la part des laboratoires pharmaceutiques. En France, ces pratiques sont plus strictement encadrées. Il existe une loi dite « anti-cadeaux ».
Cette année, dans le cadre de la loi santé de Marisol Touraine, le dispositif a été étendu. A partir du 1er juillet 2018, les ostéopathes, les chiropracteurs, les psychothérapeutes ( ?) ou encore les étudiants n’auront plus le droit d’accepter des cadeaux de la part des laboratoires pharmaceutiques.
Les sanctions encourues iront jusqu’à un an de prison et 75 000 € d’amende pour avoir reçu des avantages. Et jusqu’à deux ans de prison et 150 000 € d’amende pour en avoir offert.