Il est désormais banal d'incriminer la pollution de l'air dans les affections respiratoires. Ce qu'on sait moins, c'est que le trafic automobile constitue une menace majeure, bien supérieure à celle de la pollution atmosphérique de fond. Par exemple, à chaque fois que la distance du domicile au prochain grand axe de circulation augmente de 100 mètres, les symptômes respiratoires diminuent de 11 %. Et pour chaque augmentation de 500 mètres dans la longueur cumulée des segments de routes avoisinants, le risque d'essoufflement augmente de 11 %.
De nombreuse études soulignent les effets délétères de la pollution et de la circulation automobile sur la santé respiratoire, sur les enfants, avec des pourcentage d'asthme et d’allergie aux pollens qui grimpent de 20 à 30 %.
Ces chiffres concernent toutefois la pollution de fond, et c'est pourquoi les médecins ont décidé, dans un second temps, d'affiner l’ analyse, en prenant également en considération la pollution de proximité. Vivre ou avoir son école près des grands axes de circulation augmente ainsi considérablement le risque d'avoir des problèmes respiratoires. Car cette pollution de proximité était essentiellement liée à l'axe routier le plus important situé près de l'école. Pour leurs calculs, les chercheurs ont pris en compte à la fois l'importance et le type du trafic, la topographie de la rue, et les conditions météorologiques locales.
Il ressort de ces analyses plus précises de la pollution que les écoliers les plus exposés à la pollution atmosphérique (chiffres au-dessus de la moyenne) sont plus souvent asthmatiques et allergiques que ceux qui vont dans une école moins exposée à la pollution du trafic. Par exemple, la probabilité de développer un asthme à l'effort est augmentée d'environ 40 % lors d'une teneur de l'air élevée en benzène, et elle s'accroît de 35 % pour une concentration importante de particules fines, deux paramètres directement liés à la pollution automobile.