« J'en ai raz-le-bol de m'occuper des problèmes de l'Agence française du médicament (Ansm) ». La députée européenne socialiste Dagmar Roth-Behrendt n' pas mâché ses mots le 26 mars lors d'un débat de la commission environnement et santé du Parlement européen. Une réunion au cours de laquelle les députés européens ont sévèrement critiqué les choix des autorités françaises dans la gestion de la crise des pilules de nouvelle génération.
« Je ne suis pas très sûre de ce que nous faisons ici. Nous sommes ici pour regarder la situation dans l'ensemble de l'Union européenne. Mais j'ai souvent le sentiment que nous réglons des problèmes plutôt Français », a rajouté la députée allemande, toujours très active sur les questions de santé. Elle s'est notamment montrée très critique sur la décision choisie des autorités françaises de suspendre l'antiacnéique Diane 35 largement utilisé comme contraceptif en France. Et la député de conclure, « nous devons passer par une procédure lourde pour quelque chose que nous savons depuis 30 ans. Tout le monde connaissait le risque de caillots sanguins. Tous les médicaments ont des effets secondaires. C'est toujours un équilibre ».
June Raine, présidente du Comité d'évaluation du risque de pharmacovigilance (Prac) de l'Agence européenne du médicament (EMA) qui a mis en avant la preuve d'un rapport bénéfices/risques satisfaisant pour ces produits.
Des prises de position qui interviennent alors que le comité de pharmacovigilance de l'EMA, saisi offciellement par la France sur ces questions, doit statuer dans les prochaines semaines.
De sonc côté, la députée française Michèle Rivasi (Verts) a mis en avant dans un communiqué qu'il « a fallu que la France saisisse l'EMA pour que l'Europe s'intéresse à cette question. Si les plaintes ont été si peu nombreuses jusqu'à présent en Europe, a expliqué cette parlmentaire européenne, c'est avant tout parce qu'il n'y a pas eu suffisamment de remontées des effets secondaires de ces médicaments », a-t-elle argumenté.
Et Michèle Rivasi de rappeler dans son communiqué les estimations de l'Ansm dévoilées ce même jour lors d'une conférence presse, selon lesquelles les contraceptifs oraux combinés (COC) seraient à l'origine chaque année en France, de 2529 accidents thromboemboliques veineux et de 20 décès prématurés.