La mort subite et inexpliquée de l’épilepsie est la cause principale des décès directement liés à la maladie. Ces décès sont la plupart du temps secondaires à des problèmes respiratoires ou à un arrêt cardiaque et ils apparaissent au cours d’une crise majeure, le plus souvent, la nuit.
Un système de bracelets connectés permettrait de détecter tôt et d’analyser plus précisément les crises d’épilepsie, pour détecter les plus graves : c’est le résultat d’une nouvelle étude qui pourrait permettre de sauver la vie de nombreuses personnes épileptiques. Elle est publiée dans Epilepsia, le journal de la ligue internationale contre l’épilepsie.
Une nouvelle méthode d'analyse
Les spécialistes en ingénierie biomédicale Giulia Regalia, et Francesco Onorati, de Empatica, ont travaillé sur un système de bracelets qui permet de détecter les crises convulsives d’épilepsie et d’en analyser assez précisément les caractéristiques. Avant leur travail, surveiller un épileptique se faisait uniquement dans un centre specialisé au moyen d’un système complexe appelé vidéo-électroencéphalogramme. Les recherches ont permis de récolter 5928 heures d’enregistrement concernant 69 patients, avec notamment 55 crises convulsives d’épilepsie chez 22 patients.
Une surveillance en temps réel des malades à risque
Trois bracelets ont été utilisés dans leur recherche. Ils permettent d’enregistrer deux types d’informations : l’activité électrique de la peau (activité électro-dermique) et les mouvements (au moyen d’un accéléromètre).
Ce sont ces deux données qui changent significativement au début des crises convulsives. Pendant la durée de l’essai, 95% des accès convulsifs ont été détectés grâce à ce matériel. Il y a eu un taux raisonnable de fausses alarmes : une en moyenne tous les quatre jours.
Au-delà de la détection des crises, cette méthode a permis de faire apparaître certaines de leurs caractéristiques. Une manière d’aider les équipes médicales à détecter les crises les plus dangereuses qui peuvent être mortelles.
Ce nouveau système peut être utilisé sans nécessiter la présence d’un soignant au chevet du malade, ce qui pourrait, à terme, améliorer considérablement la qualité de vie des patients, mais aussi des soignants.