A la veille de la journée mondiale du Vegan, et au moment où une quarantaine de professionnels de santé publient une tribune pour la reconnaissance de ce régime, il est intéressant de faire le point de l’impact sur la santé de ce mode de consommation.
Quels sont les différents types de régimes alimentaires ?
- Végétarien
Le régime végétarien exclut la consommation de toute sorte de viande, de poisson, de fruits de mer. Ils peuvent consommer des produits laitiers et des œufs, ce qui leur permet de ne pas avoir de carences de vitamine B12 (présente uniquement dans les produits d'origine animale).
- Végétalien
Les végétaliens ne consomment pas de viande (rouge, blanche, poisson, fruits de mer), ni aucun autre produit d'origine animale (produits laitiers, miel, etc.).
- Vegan
Le régime Vegan est le même que le régime végétalien. La personne végane va en plus bannir tous les produits d'origine animale de sa vie en général : vêtements, etc.
- Pescetarien
Le régime pescetarien exclut la viande rouge et la viande blanche, mais conserve le poisson et les fruits de mer.
Les régimes vegan ou végétalien sont-ils complets ?
Ces modes d'alimentation peuvent provoquer des carences en nutriments essentiels au bon fonctionnement du corps. Une étude, parue dans The Journal of the American Osteopathic Association, montre qu'il peut y avoir des carences en vitamines B12 et D, en fer et en calcium. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, la plupart des adeptes ne semblent pas manquer de protéines ou d’acides aminés indispensables et d'origine animale.
Chez l’enfant et l’adolescent, un régime végétarien bien contrôlé est possible, mais le régime végétalien ou le régime Vegan sont à proscrire, car un retard de développement staturo-pondéral marqué peut être observé.
Quels sont les risques de ces carences ?
Les risques de ces carences sont des troubles neurologiques, une anémie, ou une diminution de la force osseuse. Des cas de paralysie ont même été signalés chez des personnes devenues végétaliennes depuis plusieurs années. Une supplémentation de l’alimentation avec des compléments est donc nécessaire chez les personnes véganes.
Les personnes végétaliennes ou véganes vivent-elles plus longtemps et en meilleure santé ?
La réponse est complexe. De nombreuses études montrent qu’une alimentation végétarienne le plus souvent, ou végétalienne (végane), diminue les risques de maladies cardiovasculaires, de certains cancers et aussi la mortalité.
Mais il existe plusieurs bémols :
- Plusieurs études récentes montrent que si les vegans vivent un peu plus longtemps (12 %), ce n’est pas dû à leur alimentation, mais au fait que cette population ne fume pas, consomme moins d’alcool. En d’autres termes, ce n’est pas l’alimentation qui prolonge leur espérance de vie, mais leur mode de vie plus sain.
- Il faut que les aliments soient bien choisis et de bonne qualité (et donc souvent plus cher). En effet, certaines études ont montré que consommer vegan, mais avec des aliments de mauvaise qualité, n’apportait aucun bénéfice par rapport à une alimentation classique avec de la viande.
- Manger vegan permet de diminuer l’absorption de certains polluants organiques trouvés dans la viande mais augmente l’ingestion d’autres contaminants comme des phyto-œstrogènes ou des mycotoxines.
- Enfin, cette alimentation pourrait augmenter certains troubles comme la dépression (carence en vitamine B12) ou le syndrome des intestins irritables.
Enfin, une étude intéressante a été publiée récemment. Elle montre que lorsque l’on est végétarien depuis plusieurs générations dans une famille, le corps peut subir des mutations génétiques pour permettre d’éviter les carences. Cela permet à l’organisme de mieux métaboliser les oméga 3 et les oméga 6, qui contribuent au développement du cerveau et qui ont des propriétés anti-inflammatoires. Si brusquement quelqu’un dans ces familles arrête le régime végétarien, il produira en trop grande quantité certains acides gras et augmentera son risque de maladies cardiovasculaires et de cancer du côlon. Cette mutation est retrouvée chez 70 % des Indiens, contre 53 % des Africains, 29 % des Asiatiques de l'est, et 17 % des Européens.