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Prévention primaire

Du chocolat pour se protéger des AVC

Par Fabien Goubet

Des chercheurs britanniques ont démontré que le chocolat a un effet protecteur sur les vaisseaux sanguins cérébraux, ce qui limite les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Czarek Sokolowski/AP/SIPA
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Manger du chocolat, c’est bon pour la santé. De quoi rassurer tous les gourmands quelque peu anxieux qui auraient un peu trop forcé sur les œufs et autres cloches en ce week-end de Pâques. Des médecins britanniques de l’université de Glasgow viennent en effet de démontrer expérimentalement que le chocolat agit directement sur les vaisseaux sanguins cérébraux et leur confère ainsi une certaine protection vis-à-vis des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Leurs résultats confirment ce que des études épidémiologiques antérieures avaient déjà observé sans pouvoir le prouver.

Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe du Pr Matthew Walters a observé par échographie Doppler l’élasticité des vaisseaux sanguins cérébraux des participants à cette expérience. « Chez les personnes sujettes à un AVC, telles que les fumeurs ou les obèses, les vaisseaux cérébraux sont plus rigides que chez les personnes en bonne santé, explique Matthew Walters. Nous avons donc mesuré l’élasticité des vaisseaux chez des personnes qui venaient de manger du chocolat, afin de voir si ce dernier avait un effet », poursuit-il.

Les médecins ont donc demandé à chaque volontaire de retenir leur respiration pendant 30 secondes, afin de provoquer une dilatation de leurs vaisseaux. Ils ont ensuite mesuré leur élasticité, avant et après consommation de chocolat noir ou au lait (voir la photo). Résultat, la dilatation est plus rapide et plus importante chez ces personnes lorsqu'elles ont avalé quelques carrés de chocolat (100 grammes). Cet effet encore observé plusieurs heures après ingestion.



Cette dilatation se traduit physiologiquement par un débit sanguin cérébral plus élevé et une teneur en dioxyde de carbone réduite, deux paramètres qui limitent effectivement le risque d’AVC. « Nous avons également mesuré la glycémie et la fréquence cardiaque des sujets, deux facteurs connus pour augmenter le débit sanguin, afin de nous assurer que le chocolat est bien le seul responsable de cette observation » souligne le médecin.

Comment le chocolat agit-il sur nos vaisseaux sanguins ?
« Nous ne pouvons pas encore en être sûrs, prévient Matthew Walters, mais nous pensons que cela s’explique par l’action des flavonoïdes, une classe de molécules végétales aux vertus antioxydantes, notamment présentes dans le cacao ». Cette hypothèse a déjà été avancée par d’autres scientifiques, mais aucune expérience n’est venue la valider. Pas même celle-ci, puisqu’aucune différence significative de l’élasticité n’a été observée en fonction du type de chocolat ingéré, alors que le noir contient trois fois plus de flavonoïdes que celui au lait. « Nous allons recommencer nos mesures en testant des chocolats plus ou moins chargés en flavonoïdes pour vérifier cette hypothèse », prévoit le Pr Walters.

Alors, faut-il se ruer vers les placards pour donner le coup de grâce à ce pauvre lapin en chocolat ? Sûrement pas : mieux vaut rester raisonnable sur les quantités, surtout si l’on veut éviter une bonne crise de foie !