Ajuster le traitement au plus proche de l’évolution de certains biomarqueurs de l’inflammation, en plus des plaintes et des douleurs ressenties par le malade, permettrait d’avoir plus de chances de guérison de leurs lésions intestinales. Ce sont les résultats d'une étude parue dans le Lancet.
Un nouvel espoir pour traiter la maladie de Crohn
Des chercheurs de l’Hôpital du Mont Sinaï à New York ont démontré que la surveillance de l’inflammation et des symptômes de la maladie menait à de meilleurs résultats par rapport au simple suivi clinique de ces derniers. 46% des patients qui ont été soumis à un contrôle étroit (“Tight control”), c’est-à-dire, un ajustement étroit de leur traitement en function des biomarqueurs de l’inflammation, en plus d’une surveillance de leurs symptômes, ont connu une cicatrisation complète de leur muqueuse intestinale. Ceci signifie, pour ces patients, l’absence complète de toute lésion ulcéreuse sur les intestins après 48 semaines. Pour les patients qui n’ont ajusté le traitement qu’en fonction de la clinique et de leurs symptômes, ce chiffre passe à 30%.
Plus de patients en rémission clinique
« Le traitement doit désormais être ajusté en fonction de marqueurs objectifs de l'inflammation et pas seulement sur les symptômes », explique l’auteur principal de cette étude, Jean-Frédéric Colombel, directeur du centre clinique des maladies inflammatoires de l’intestin Susan and Leonard Feinstein. « Un patient atteint de la maladie de Crohn peut aller bien cliniquement, mais si les biomarqueurs de la maladie restent élevés, nous devons encore intensifier les interventions, y compris médicamenteuses.
L’étude montre qu’un contrôle strict mène à plus de patients en rémission clinique, ce qui va finalement améliorer leurs résultats à long terme » et réduire les complications (perforation, chirurgie). En France, environ 120.000 personnes seraient atteintes de la maladie de Crohn. Selon le registre Epimad, entre 1998 et 2008, le nombre de cas a augmenté de 70% chez les 10-19 ans.