Que risque-t-on lorsque l’on est infertile ? Pendant longtemps, les traitements pour combattre cette incapacité ont été présentés comme de possibles facteurs de cancer. Or, selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de la Perelman School of Medicine de l'Université de Pennsylvanie, l’infertilité est facteur de maladies et, par conséquent, d’un décès plus précoce. En effet, les femmes ayant des antécédents d'infertilité courent un risque de décès accru de 10% par rapport à celles qui ne connaissent pas de problèmes d'infertilité.
Présentée cette semaine lors du congrès annuel de l'American Society of Reproductive Medicine, à San Antonio (Texas), l'étude américaine s’est également intéressée aux causes spécifiques de décès. Elle a démontré que les femmes ayant des antécédents d'infertilité ont un risque accru de 20% de mortalité liée au cancer.
Fin de lutte contre les traitements d’ovulation ?
La découverte est déstabilisante quand on connait toutes les critiques émises contre les traitements influant sur l’ovulation de la femme. Une thèse de moins en moins défendue.
En 2012, dans un éditorial pour le Journal of the National Cancer Institute, Louise Brinton, chercheuse au National Cancer Institute, expliquait qu’on ne pouvait pas connaître l’origine des cancers du sein chez les femmes ayant pris un traitement contre l’infertilité. Cinq ans plus tard, la chercheuse en endocrinologie de la reproduction Natalie Stentz pense que nous sommes qu’au début des découvertes à ce sujet.
En attendant, elle conseille une vigilance accrue : ” Nos résultats soulignent le fait que des antécédents d'infertilité sont en effet liés à la santé d'une femme, résume-t-elle. Ils ouvrent une opportunité de dépistage et de prise en charge préventive pour les femmes infertiles. »