Traiter les reflux acides peut augmenter les risques de développer un cancer de l’estomac. Des chercheurs ont trouvé un lien entre l’utilisation d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), un médicament qui traite les reflux acides, et la probabilité d’avoir un cancer de l’estomac. Le résultat de l’étude publiée dans le journal Gut montre que la dose et la durée du traitement ont un impact sur le risque d’être touché par le cancer.
Le traitement par IPP (associé aux antibiotiques) permet d’éliminer la bactérie Helicobacter Pylori, qui est impliquée dans le développement d’un cancer de l’estomac. L’éliminer réduit normalement les risques. Mais un nombre significatif de personnes traitées a quand même développé le cancer, malgré la disparition de la bactérie.
Les chercheurs ont comparé deux types de traitement contre les reflux acides pour déterminer le rôle de la bactérie : le traitement par IPP et celui par les anti-H2. Plus de 63 000 adultes ont participé à l’étude entre 2003 et 2012. La prise de traitement par IPP a plus que doublé le risque de développer un cancer, par comparaison aux anti-H2. L’étude a aussi montré qu’un usage quotidien de ce type de médicament quadruplait le risque par rapport à un usage hebdomadaire.
D’ordinaire, les IPP sont considérés comme des traitements sûrs, mais plusieurs études récentes montrent l’existence de nombreux effets indésirables : attaque cardiaque, pneumonie ou fracture osseuse. Les chercheurs qui ont mené cette recherche appellent donc à la vigilance lorsque de tels traitements sont prescrits, en particulier lorsqu’ils le sont sur la durée.