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QUESTION D'ACTU

Sexologie

Les secrets de l’orgasme

Il est sur toutes les lèvres, on en parle, on le recherche, mais en réalité, peu de personnes le connaissent réellement. Qu’est-ce que l’orgasme et quels sont ses secrets ? Les réponses du Dr Eric Du Perret.

Les secrets de l’orgasme epictura/graphicphoto




Orgasme vient du grec organ qui signifie « bouillonnement ardent ». L’orgasme, ce paroxysme du plaisir sexuel, cette « conclusion », est souvent la source de nombreuses interrogations et légendes.

Il arrive que certains n’arrivent pas à cette conclusion

EDP : Les chiffres sont cruels mais surtout pour les femmes, qui sont presqu'une sur deux à ne pas y parvenir pendant leurs rapports, tout en déclarant qu’elles sont satisfaites de leur sexualité. Chez l’homme en revanche, à moins d’avoir des problèmes d’érection ou de santé particuliers, tous arrivent jusqu’à l’orgasme, en général au moment de l’éjaculation.

Un homme ne peut pas avoir avoir un orgasme sans éjaculation ?

EDP : Avant la maturité sexuelle, avant l’adolescence, un garçon peut avoir un orgasme sans éjaculer. Mais chez un homme adulte, dans la grande majorité des cas, l’un ne va pas sans l’autre, même si c’est vrai que chez ceux ont des problèmes d’éjaculation précoce par exemple, il peut ne pas y avoir d’orgasme. 

Et du point de vue physiologique, est-ce que l’orgasme, c’est exactement la même chose chez l’homme et chez la femme justement ?

EDP : Il semblerait que oui, d’après les spécialistes, mais il existe quelques différences. Par exemple, la femme aurait des orgasmes à peu près 8 fois plus forts que l’homme. Chez l’homme, l’orgasme dure en moyenne 6 secondes… Alors que chez la femme, ce plaisir intense dure environ 20 secondes. Enfin, la femme a un potentiel « poly-orgasmique » plus important que l’homme.

La durée du rapport sexuel a-t-elle un rapport avec l’orgasme ?

EDP : Une étude, chez plus de 1 000 femmes, confirme que la pénétration n’est pas nécessairement synonyme de plaisir pour les femmes, et que la durée non plus. L’intensité ne dépend pas de la durée du rapport. Moins d’une sur cinq pense que la durée de la pénétration joue un rôle sur le niveau de plaisir.

Alors, quelles sont les conditions qui favorisent l’orgasme ?

EDP : Les réponses ne relèvent finalement pas d’un grand secret : le temps passé à faire monter l’excitation, l’intimité émotionnelle, mais aussi le fait d’avoir un partenaire sexuel qui sait ce qu’il aime, et donc la stimulation clitoridienne pendant la pénétration, explique Debby Herbenick, directrice du centre pour la promotion de la santé sexuelle à l’université de l’Indiana.

Quelles sont les manifestations de l’orgasme ?

EDP : En principe, l’orgasme, tout le monde connaît. En réalité, il réserve encore bien des surprises et peut s’exprimer par d’étranges manifestations. Par exemple :

  • Il fait voir des étoiles. L’explication réside sans doute aussi dans le fait que le premier organe sexuel est le cerveau.
  • Il fait pleurer. Les endorphines relaxent et exacerbent les émotions, elles sont sans doute à l’origine du sentiment de spleen, alors même que le rapport a été parfaitement satisfaisant.
  • Il s’accompagne d’une éjaculation chez la femme. Certaines femmes peuvent émettre une telle quantité de liquide qu’on parle de « femmes fontaines ». Leur nombre est difficile à apprécier, parfois, cela n’arrive qu’une fois dans la vie, parfois, c’est à chaque rapport. 
  • Il s'emballe et tourne en boucle sur lui-même. Le syndrome d’excitation génitale persistante existe bel et bien. L’excitation persiste plusieurs heures à plusieurs jours et il faut parfois plusieurs orgasmes pour en venir à bout, le plus souvent par la masturbation.
  • Il arrive à un moment des plus inattendus. Curieusement, l’ennui ou l’angoisse peuvent entraîner chez l’homme des érections et parfois même des éjaculations.
  • Il peut entraîner une "mort heureuse". C’est la mésaventure arrivée au président de la république Félix Faure le 16 février 1899. Il décède dans les bras de sa maîtresse Marguerite Steinheil suite à une fellation ayant entraîné une congestion cérébrale, un AVC dirait-on aujourd'hui. En réalité, 0,6 % seulement des attaques cardiaques ont lieu pendant l’amour. 

Peut-on avoir « trop » d’orgasmes ?  

EDP : Pour la petite histoire, une infirmière anglaise déclarait avoir plus de 100 orgasmes par jour. Cette femme souffre de ce qu’on appelle le syndrome d’excitation génitale persistante ; chez elle, ces symptômes sont arrivés après un accident de voiture. C’est un vrai calvaire pour cette femme, elle ne peut plus vivre normalement, elle ne peut plus conduire, prendre les transports en commun, faire le ménage, car sans aucune stimulation sexuelle, elle a des orgasmes à n’importe quel moment de la journée.

On dit souvent que l’orgasme à des vertus thérapeutiques ?

EDP : Effectivement, c’est bon pour le moral et pour la santé. Tenez, du point du vue du bien être par exemple, le plaisir de l’orgasme libère des endorphines, des substances qui ont un puissant pouvoir de relaxation. Donc, pour les inquiets, les stressés, rien de tel qu’un peu d’amour et de sexe bien entendu.C’est bon aussi pour les insomniaques. Parce que la libération de substances comme les endorphines, cela peut provoquer presque le même effet que les tranquillisants, et de ce fait, cela favorise le sommeil.

On peut dire aussi que c’est bon pour le cœur. Parce que qui dit orgasme, dit rapport sexuel en général, et donc activité physique, et on le sait, l’activité physique est la meilleure amie de notre santé cardiovasculaire. C’est le meilleur médicament, comme on le dit souvent.

Des chercheurs de l'université d'Harvard ont démontré qu'un homme qui a plus de 21 orgasmes par mois réduit de 22 % son risque de cancer de la prostate.

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