Notre pied comporte 26 osselets et encore plus d’articulations. On comprend pourquoi, compte tenu de sa complexité et de son rôle. Il porte le poids de notre corps en permanence, sauf lorsque l’on dort ou que l’on est assis. Il arrive dans le peloton de tête des motifs de plainte de nos concitoyens. Ajoutons à cela la mode qui, avec les escarpins trop serrés ou les baskets trop avachies, le met dans un environnement particulièrement défavorable.
Pour s’occuper de nos pieds, un spécialiste, le pédicure-podologue. Le pédicure s’intéresse plus particulièrement aux ongles et aux orteils. La plupart du temps, ses soins permettent d’éviter une intervention chirurgicale onéreuse et douloureuse. Beaucoup de gens hésitent à recourir au pédicure, partant du principe que se couper les ongles est une manœuvre simple. C’est exact lorsque l’on est jeune, souple et surtout en bonne santé. Ça ne l’est plus lorsque l’on a un pied qui est menacé. Ce qui est le cas du diabétique, de l’obèse, du rhumatisant ou du sujet âgé malhabile. En fait, beaucoup de monde.
Le podologue, lui, se consacre à l’examen, au diagnostic, au traitement et à la prévention des maladies du pied. Il peut être amené à fournir des accessoires et des semelles orthopédiques. C’est ainsi que le podologue s’intéresse aux déformations du pied de l’enfant et de l’adulte.
D’abord, le pied plat, qui est un affaissement de la voûte plantaire responsable d’une augmentation de la surface d’appui au sol. Très fréquent chez les enfants, avant six ans, c’était autrefois un célèbre motif de réforme au service militaire, mais il est vrai qu’à l’époque, le Transall et le char Leclerc n’existaient pas. Comme il est indolore dans 95 % des cas, la médecine se contente aujourd’hui de semelles et de rééducation. Dans les autres cas, c’est le chirurgien qui intervient. Tout comme pour le pied creux qui, s’il n’est pas corrigé par les semelles, ce qui est facile, aboutit au bistouri. Pas d’états d’âme, en revanche, en ce qui concerne le pied bot, malformation congénitale, dont on peut dépister désormais l’existence avant la naissance grâce à l’échographie et dont on peut souvent corriger manuellement les effets dès la naissance et faire disparaître cette affection du monde des adultes. Il y a encore le pied équin, déformation qui bloque le pied en extension – comme un cheval, d’où son nom – ce qui empêche celui qui en souffre d’appuyer sur la pointe et de se reposer sur son talon.
Bref, le pédicure-podologue peut se frotter les mains, il n’est pas prêt de manquer de travail !