Alors que la COP23 sera inaugurée ce lundi 06 novembre à Bonn (Allemagne), l'urgence climatique et sanitaire est plus que jamais au coeur des débats. Selon une récente étude américaine présentée dans le cadre du congrès de l'American Society of Nephrology (ASN) qui s'est tenu cette semaine à la Nouvelle-Orléans (États-Unis), plus de 10,7 millions cas de maladies rénales par an seraient directement imputables aux particules fines. Benjamin Bowe, chercheur au centre d'épidémiologie clinique du système de santé VA (Saint Louis) et auteur principal de l'étude,avait précédemment démontré une association entre l'augmentation des niveaux de particules fines et le risque de développer une insuffisance rénale chronique (IRC).
Dans ces nouveaux travaux, les chercheurs ont utilisé des données épidémiologiques de la charge mondiale de morbidité pour étudier le lien le taux l'IRC attribuable à la pollution de l'air. Ils ont également croisé des données prenant en compte les années de vie des patient avec la maladie rénale, ainsi les risques de décès précoces attribuables à l'IRC. Au vu des résultats, les auteurs de l'étude suggèrent que le taux de prévalence d'IRC varie considérablement selon la géographie, avec des valeurs plus élevées en Amérique centrale et en Asie du Sud. "La pollution de l'air pourrait expliquer au moins en partie l'augmentation de l'incidence d'IRC d'origine inconnue dans de nombreuses régions du monde, ainsi que l'augmentation de la néphropathie mésoaméricaine au Mexique et en Amérique centrale", a souligné Benjamin Bowe.
Mystérieuse épidémie d'insuffisance rénale qui touche certains pays d'Amérique Centrale comme le Salvador, le Costa Rica et le Nicaragua, la néphropathie mésoaméricaine, a fait 2800 décès entre 2004 et 2009, rapporte l'OMS. Au Salvador, c'est désormais la deuxième cause de décès chez les hommes. La néphropathie mésoaméricaine touche principalement les coupeurs de canne à sucre.
530 000 décès aux particules fines en Europe
Dans son dernier rapport sur la pollution de l’air dévoilé le 11 octobre dernier, l’Agence européenne de l’environnement indiquait que l'exposition aux particules fines est responsable de plus de 530 000 décès sur le Vieux continent. L'accident vasculaire cérébral (AVC) et l’infarctus sont les principales causes de ces décès. La pollution de l’air est en effet un facteur aggravant de ces pathologies, car elle endommage les parois des artères. Des études ont par ailleurs démontré que les particules fines pouvaient s’infiltrer jusqu’au cœur.Les pathologies respiratoires et les cancers du poumons sont également responsables de milliers de décès chaque année, après de longues années d’exposition à la pollution.