Vendredi 2 juin 2017 : le célèbre spationaute Thomas Pesquet touche la terre ferme après six mois passés dans l’espace à bord de la Station spatiale internationale. Le plus dur pour lui ? Se réhabituer à la gravité. Mais un tel voyage, d’environ 200 jours, laisse aussi des traces sur l’ensemble du corps.
On savait déjà que les astronautes perdaient de la masse musculaire et osseuse.
Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine prouve désormais que les longs séjours dans l’espace modifient aussi l’anatomie du cerveau des astronautes.
Le cerveau se modifie
Pour cela, les chercheurs ont travaillé sur deux groupes : des spationautes qui ont effectué un long séjour dans l’espace, d’environ 165 jours, et d’autres qui y ont passé beaucoup moins de temps, 14 jours en moyenne. Les chercheurs ont analysé des IRM avant leur départ et après leur retour.
D’après les résultats, voyager longtemps dans l’espace provoque un rétrécissement du sillon central. C’est le cas de 17 astronautes sur 18 qui y ont passé un long séjour. Mais c’est aussi le cas chez seulement 3 astronautes sur 16 qui ont fait un court séjour.
Le cerveau se déplace
Voyager longtemps dans l’espace peut aussi entrainer un déplacement du cerveau vers le haut. Et par conséquent, la place pour le liquide céphalo-rachidien, dans le sommet du crâne, rétrécit. Le liquide céphalo-rachidien est un liquide transparent dans lequel baigne le cerveau. Il le protège.
Autre conséquence observée par les chercheurs: un œdème du disque optique, appelé aussi tâche aveugle. Cela pourrait être lié au rétrécissement du sillon central. Et donc aux changements anatomiques du cerveau, causés par un long séjour dans l’espace.
Quels effets à long terme ?
Si cette étude prouve que le cerveau change après un long voyage dans l’espace, nous ne connaissons pas encore les effets à long terme de ces changements.
Pour cela, des analyses doivent être faites sur les astronautes, plusieurs semaines, mois ou années après leur retour sur Terre. Thomas Pesquet fait déjà, peut-être, partie de ces cobayes.