Les émissions de cuisine qui fleurissent à la télévision, le goût des jeunes pour l’art de la cuisine vont avoir une traduction insoupçonnée dans les années qui viennent si l’on en croit les dernières découvertes sur l’influence du liquide amniotique - le nom médical du liquide dans lequel baigne le fœtus jusqu’à l’accouchement - sur les goûts futurs de nos enfants. Ce liquide est sans doute un des derniers vestiges de l’origine aquatique de l’homme, car notre développement se fait dans l’eau, ou plus exactement dans un liquide stérile, lui-même contenu dans une membrane extensible que l’on appelle la poche des eaux. Celle-ci ressemble à un ballon gonflable fermé en bas par un bouchon muqueux qui retient l’ensemble. A l’intérieur, le fœtus vit tout à fait heureux : il se nourrit, respire, et même urine tout à fait normalement ! Le liquide, dont le volume augmente progressivement pendant la grossesse, pour atteindre un peu plus d’un litre au 9e mois, est fabriqué par la membrane qui l’entoure. Il est donc constamment renouvelé, toutes les 3 heures. On sait aujourd’hui qu’il dépend complètement de ce qu’absorbe la maman pendant sa grossesse… Et qu’il a donc un goût que peut parfaitement percevoir son enfant. Ce qui explique d’ailleurs pourquoi, dès la naissance, le bébé grimpe instinctivement vers le mamelon des seins pour retrouver ce goût dans la première tétée. On comprend donc l’importance de ce premier bain de plaisir, mais on doit alerter également les futures mamans sur les dangers des substances toxiques : drogue, bien sûr, mais également alcool et tabac. Maman boit, bébé trinque. Maman fume, bébé absorbe sa dose de nicotine. Il paraît qu’il est également sensible aux odeurs des aliments, ce qui peut expliquer certains goûts qui ne se transmettraient pas uniquement par les habitudes alimentaires de l’enfance. Le liquide amniotique, s’il filtre les sons, les laisse également parvenir aux oreilles du bébé. Il protège des infections grâce aux anticorps qu’il contient, des coups ou des mouvements. Bref, jacuzzi, airbag, walkman, couverture chauffante – il est à 37° –, garde-manger, c’est l’abri idéal. D’où une surveillance constante grâce à l’échographie et, au moindre doute, le prélèvement, qui permet par exemple de détecter une coloration verdâtre, signe d’une souffrance du fœtus et de l’urgence d’un accouchement déclenché. C’est également l’examen qui permet de récolter quelques cellules appartenant à l’enfant et de faire le diagnostic avant l’accouchement de certaines malformations. Mais dans la majorité des cas, le liquide est normal, et dès les premières contractions de l’accouchement, la poche se rompt… Notre enfant est prêt à découvrir son nouvel environnement, malheureusement souvent beaucoup moins serein et idéal.