La pilule est un médicament prescrit, au quotidien et sur des périodes très longues, à quelqu’un qui n’est pas malade, avec des effets secondaires d’autant plus mal vécus qu’elle ne soigne rien. Ces accidents sont extrêmement rares et infiniment moins importants que ceux provoqués par l’aspirine, les antihypertenseurs ou des antiinflammatoires. Il est anormal de diaboliser la contraception, succès emblématique du combat des femmes pour leur égalité. Ce débat fondamental, malgré la clarté nécessaire qu’il exige, n’aurait jamais dû sortir du cercle des prescripteurs et de l’application de la règle : Aucune femme, qui prend la pilule pour la première fois, ne devrait se voir prescrire autre chose qu’une pilule de 2ème génération. Avec elle, le risque d’accidents graves est de 4 femmes pour 100 000. Un risque qui monte à 8 pour des pilules de troisième génération. Ce n’est qu’en cas d’effets secondaires, dits « mineurs » (perte de cheveux, acné, baisse de la libido, prise de poids…) que le médecin pourra prescrire des pilules de 3ème ou 4ème générations. Cependant, aucune étude ne démontre formellement que celles-ci soient mieux tolérées.
C’est la femme, et elle seule, qui doit prendre la décision finale, en connaissance de cause ; En n’oubliant pas de l’informer qu’il existe d’autres moyens de contraception, plus efficaces que la pilule, mais curieusement boudés par une partie du corps médical qui colporte des idées fausses.
Le stérilet est mal aimé en France
Si la pilule est efficace à 96% - les échecs sont liés à l’oubli de la prendre -, il existe deux alternatives. La première approche la perfection : c’est le stérilet. Contrairement à ce que certains médecins prétendent, il peut être posé chez des femmes jeunes n’ayant pas encore eu d’enfant. Sa seule contre-indication est l’infection locale en cours d’évolution, ce qui n’est pas si fréquent et peut être facilement traitée.
La contraception définitive de la femme
Le second moyen, avec 100% de succès, est la contraception définitive, qui comme son nom l’indique, règle le problème pour toujours ; Elle présente l’avantage de concerner également l’homme. Pour éviter d’avoir des enfants, il faut en effet tarir la source des cellules capables de donner la vie. Vasectomie pour les spermatozoïdes de l’homme ; Petit ressort introduit, sans anesthésie, par les voies naturelles, dans les trompes pour bloquer les ovules de la femme. Un procédé qui bénéficie du remboursement.
La France est, sur ce mode de contraception, un modèle d’obscurité. En Grande Bretagne, la contraception définitive concerne plus de 20% des couples ; En Amérique du nord 46%, mais à peine 1% dans notre pays. L’explication tient probablement de la pression de l’industrie pharmaceutique, qui a fait de la France le champion du monde de la prescription de la pilule. Mais ce n’est pas le visiteur médical qui tient le stylo du prescripteur, et la méconnaissance des médecins sur le sujet est criante. Le refus, souvent sans raisons valables quand il s’agit d’une femme ayant déjà plusieurs enfants qui aimerait arrêter de prendre un médicament, est fréquent, d’ailleurs sans aucune justification légale. Il n’y a plus d’interdit depuis 2001. Seulement, les patientes ne peuvent pas le proposer, l’information sur ce mode de contraception étant quasi inexistante. Les médias devraient méditer cet oubli comme les autorités de santé qui auraient pourtant là un message économique, efficace et sans effets secondaires