Il faut saluer le combat des pneumologues, ces spécialistes du poumon, qui essaient d’imposer le terme de BPCO, pour broncho-pneumopathie chronique obstructive. Un nom compliqué et imprononçable. Mais dans la vraie vie, 3,5 millions de personnes en sont atteintes dont BPCOpresqu’autant de femme ; Dont la plupart l’ignore. Il s’agit de la bronchite qui tue… Ce qui est un peu plus concernant et qui justifie cette journée mondiale de lutte le 15 novembre.
La BPCO, c'est la maladie des "trop". Trop peu connue, trop de malades, trop de décès, trop de retard au diagnostic, alors que 12 % de la population est atteinte, trop de handicaps lourds et définitifs, trop de négligence de prévention. La BPCO, c’est la bronchite. Mais la bronchite qui obstrue et qui tue !
Elle concerne combien de personnes ?
3,5millions de Français en sont atteints ?... et 17 000 en décède chaque année...
La bronchite tout le monde connaît et le mot "bronchite" comme ca, ne fait pas forcément peur ?
La bronchite banale, c’est la bronchite aigue, celle du « coup de froid » qui, même si elle est désagréable, ne menace pas la vie. C’est bien pour éviter la confusion que ce sigle a été inventé ; pour rien semble t’il…
Souvent les maladies liées aux bronches ont un rapport avec le tabac... C'est le cas de la BPCO ?
C’est bien le tabac qui, jour après jour, année après année, détruit les poumons. Pourtant tout le monde connaît les signes. Qui tousse et crache, même sans fièvre, tous les matins, est atteint de BPCO. Simple. Simple et banal. Mais voilà le piège ! Il ne faut surtout pas banaliser ces signes en pensant qu’il est normal de tousser lorsque l’on fume…
Et la pollution, quelle incidence ?
Cela arrangerait bien les fumeurs… mais dans 8 cas sur 10 c’est bien le tabac qui est responsable.
Qu’est ce qui est grave dans la BPO ?
À moyen terme, une BPCO non soignée évolue vers un rétrécissement progressif et irréversible du calibre des bronches. L’air aura du mal à passer… alors apparaîtra un essoufflement qui, lui, au bout d’un certain temps, inquiète car il perturbe la vie quotidienne. C’est souvent à ce moment-là - et seulement là - que le fumeur consulte.
Et comme souvent en médecine, c’est alors trop tard ?
Le médecin peut effectivement montrer à son malade, chiffres à l’appui, que ses poumons ne respirent plus très bien, mais il est à ce stade lui aussi plutôt démuni.
Comment cela se soigne ?
Il y a des solutions efficaces qui existent surtout au début de la maladie. Elles se raréfient, comme l’air qui arrive aux poumons, au fur et à mesure que le mal progresse. Le stade ultime est le recours à la bouteille d’oxygène. La vie reliée à un tube. Rien de bien réjouissant.
A partir de quand y a t-il urgence à consulter ?
Qui tousse et crache, même sans fièvre, tous les matins, doit consulter. Selon un sondage publié par la Fondation du Souffle, 9 Français sur 10 ignore cette maladie. C’est étonnant compte tenu de sa fréquence…
Pourquoi ce signe, cet acronyme compliqué, BPCO ?
Parce que la mode des sigles vient des Américains qui ont longtemps pensé refaire le coup du SIDA qui sont devenus les 4 lettres les plus connues au monde… Mais ils se sont trompés. Les gens n’ont pas retenu cette maladie
Et comment savoir si on est atteint avant d’avoir les symptômes que vous décrivez ?
Si vous toussez, vous crachez. Si vous fumez, ou que vous vivez avec un grand fumeur car n’oublions jamais le tabagisme passif, vous devez aller vous faire dépister par un médecin qui analysera votre souffle et vous donnera une évaluation réelle de l’état de vos poumons. Ce sont des examens très simple et qui ne font pas mal.