L’alcool est à consommer avec modération et surtout après une chirurgie de l’obésité (« chirurgie bariatrique ») type sleeve-gastrectomie ou Roux-en-Y. Cette chirurgie de l’obésité qui permet la perte du poids diminue radicalement la tolérance des femmes à l’alcool. C’est en tout cas ce que vient de révéler une étude de l’Université de l’Illinois parue dans le journal Surgery for Obesity and Related Diseases.
Une véritable intoxication du cerveau
Cette étude s’est concentrée sur les femmes et sur la sleeve-gastrectomie car elles représentent la grande majorité des interventions de chirurgie bariatrique.
La sleeve-gastrectomie, qui consiste à réduire la capacité de l’estomac, accélère l'absorption d'alcool et son passage dans la circulation sanguine. Après avoir bu, les taux d'alcoolémie augmentent bien plus vite : « Après une sleeve-gastrectomie, si une femme boit quelques verres, elle pourrait exposer son cerveau à des taux d'alcoolémie semblables à ceux d’une femme ayant bu 4-5 verres de plus », exlique M. Belen Acevedo, premier auteur de l’étude.
Une opération efficace
Les résultats sont sans appel. Pour les femmes du groupe sans chirurgie, le contenu d'alcool dans le sang a culminé à 0,6 g/l environ 26 minutes après la fin d’une consommation de 2 verres d'alcool sur 10 minutes.
Pour les autres, la teneur en alcool dans le sang a atteint les 1,1 g/l environ 9 minutes après avoir la boisson pour la sleeve-gastrectomie et 1,0 g/l environ 5 minutes après pour la chirurgie Roux en Y.
Les femmes qui ont eu une chirurgie bariatrique ont également signalé des sensations plus intenses d'ivresse, à partir d’un questionnaire élaboré par les chercheurs.
Donnée supplémentaire, l’analyse de l’alcoolémie à partir de l’air expiré sous-estimait gravement le taux réel d’alcoolémie (27%), peut-être parce que cette technique ne peut être utilisée avant d’attendre 15 minutes après une prise d’alcool.
Pourtant, les médecins ne font pas le procès de la chirurgie bariatrique : « Les résultats de cette étude sur l’association entre la chirurgie bariatrique et un risque accru de développer l'alcoolisme ne signifient pas que nous ne devrions pas effectuer ces procédures », clame l’un des auteurs.
L’objectif consiste simplement à avertir les personnes opérées des risques qu’une consommation d’alcool importante aurait sur leur organisme.